Société. Qu'est-ce que Défense Collective, le groupement rennais que Gérald Darmanin envisage de dissoudre

Interpellé par un député RN sur "l’impunité des mouvements antifas ", le ministre de l’Intérieur a cité " le groupement DefCo (Défense Collective)" qui serait, selon lui, à l’origine des troubles qui se sont produits en marge de la réunion organisée par Jordan Bardella à Bruz, près de Rennes, le 25 septembre 2022.

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A l’occasion d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée Nationale, le député du Rassemblement national Laurent Jacobelli a interpellé le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer " sur l'impunité des mouvements dits " antifas " ".

Dans sa prise de parole, le député d’extrême droite évoque la réunion du 25 septembre 2022 tenue par l'eurodéputé Jordan Bardella à Bruz, près de Rennes, qui fut, selon lui, "gravement perturbée par des antifas ".

Et le député du Rassemblement national de poser sa question : "Comment se fait-il que ces groupes antifas puissent continuer à sévir impunément sur tout le territoire, perturbant régulièrement la démocratie et usant de violences ? Quand ces associations de fait seront enfin dissoutes et les auteurs d'actes d'intimidation et de violences condamnés ? ".

Défense collective, un mouvement d’extrême gauche anti-fasciste ?

Dans sa réponse publiée au Journal officiel du 28 février 2023, le ministre de l’Intérieur, écrit que "la mouvance ultra-gauche est très présente et très active dans l'ouest de la France et notamment à Rennes. Il en est ainsi en particulier du groupement de fait " Defco " (Défense Collective), à l'origine des troubles ".

Selon le Gérald Darmanin, Défense Collective serait donc un mouvement antifasciste particulièrement actif à Rennes.

Le collectif existe dans plusieurs villes

Sur internet, il est aisé de retrouver quelques informations sur Défense Collective (DC). Tout d’abord, le collectif DC existe dans plusieurs villes de France.

Sur Facebook, on peut ainsi retrouver des groupes Défense Collective à Paris, Marseille ou Toulouse. Dans ces deux villes du sud, le collectif a été créé à l’occasion du mouvement des gilets jaunes.

À Rennes, le mouvement semble plus ancien. Sur son site, il se définit comme une organisation politique qui "a pour but de soutenir les personnes confrontées à la répression policière et judiciaire, mais aussi d’agir en amont par son action dans la rue et par l’expérience tirée de la répression".

Groupe de soutien juridique 

Cette organisation est en fait une "legal team ", un groupe de soutien juridique contre la répression d’évènements militants. Il en existe dans de nombreux pays.

En France, le réseau RAJcol rassemble diverses "structures" de ce type. Par ses appels à soutien, le groupe Défense Collective de Rennes se place clairement à l’extrême gauche de l’échiquier politique français.

Concrètement, le groupe prodigue des conseils juridiques aux manifestants et informe sur les droits de ces derniers, notamment en cas d’interpellation et de garde à vue.

Sur leur site, ils proposent aussi des fiches pratiques sur comment se protéger et se défendre au cours d’une manifestation. En outre, Défense Collective de Rennes organise régulièrement des réunions publiques et propose  "des formations concernant l’anti-répression ".

Vers une dissolution de Défense Collective ?

Répondant au député RN, le ministre de l’Intérieur explique qu’il "examine les agissements de ce groupement de fait, qui sera dissout si le droit le justifie (art. L. 212-1 et suivants du Code de la sécurité intérieure)."

Défense Collective, comme de nombreuses legal team, n’ont pas d’existence juridique. Ces organisations n’ont pas de statut officiel d’association, mais peuvent être considérées comme des groupements de fait.

Pour les dissoudre, il faut donc prouver, comme le prévoit l'articile L212-1 du code de la sécurité intérieure, soit que leur "objet ou action tend à porter atteinte à l'intégrité du territoire national ou à attenter par la force à la forme républicaine du Gouvernement " ou encore que leur  "activité tend à faire échec aux mesures concernant le rétablissement de la légalité républicaine ".

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