Space. Les agriculteurs attendent toujours des réponses... et un ministre

Le Space, salon de l'élevage a ouvert ces portes ce mardi 17 septembre 2024. En l'absence de représentant du gouvernement, les questions des agriculteurs restent en suspens. Par exemple sur l’accompagnement de l’État, face aux crises sanitaires qui inquiètent les éleveurs.

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Au Space, le salon de l'élevage, qui se tient jusqu'à jeudi près de Rennes, les moutons sont regroupés dans un espace réduit. Il n'y en a que 37 cette année, en raison des restrictions liées à la fièvre catarrhale ovine. Les vaches, elles ont été désinsectisées pour éradiquer le moucheron porteur de la FCO ou de la maladie hémorragique épizootique. Elodie Vincent, éleveuse dans le Maine-et-Loire explique que des prises de sang, des tests PCR et une désinsectisation ont effectivement été réalisés sur ces laitières: "tous les animaux, qui sont ici sont en bonne santé", dit-elle. Mais il y en a moins que les autres années.

Moins d'animaux que les années précédentes à cause des maladies

Jean-Yves Roussel, responsable des présentations animales, explique qu'il y a "normalement 750 animaux sur un Space classique". "Il manque 200 moutons et chèvres, et 30 à 40 vaches", précise-t-il.
Les ovins sont tous vaccinés contre la FCO. Le salon professionnel n'a pas pour habitude de présenter des porcs et volailles. Mais eux aussi sont guettés par des maladies: la peste porcine africaine, qui risque d'arriver en France via les pays voisins, et l'influenza aviaire hautement pathogène, appelée grippe aviaire, dont trois cas ont été détectés en Bretagne.

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Dans ce contexte, le président national de la FNSEA, Arnaud Rousseau, déplore "une espèce de no man's land politique" en attendant la composition du gouvernement de Michel Barnier. Les organisateurs du Space ont calculé avoir reçu une visite ministérielle à chaque édition depuis 1995. Rien à l'horizon, cette année. Ni le nouveau chef du gouvernement ni le ministre démissionnaire de l'Agriculture Marc Fesneau n'ont annoncé leur venue.

Un ministre de l'agriculture rapidement

Cet agriculteur rencontré au Space attend avec impatience la nomination du nouveau ministre de l'agriculture.

Il faut voir si le futur ministre est écolo ou pas... c’est ce qui me fait un peu peur. Aujourd’hui, on ne peut déjà plus faire grand-chose, on nous enlève tous nos produits phytos, parce qu'on veut que la France soit propre. A un moment, ça va poser problème

Nicolas, agriculteur dans la Sarthe

Une meilleure rémunération des produits

Pour d'autres, la question du ministre est secondaire. Celle de la rémunération est plus importante. "Il faut être rémunéré au juste prix, explique Elodie Vincent, il faut que tous les industriels rémunèrent à la même hauteur". Cette salariée d'une exploitation laitière du Maine-et-Loire explique que son employeur est payé 490 euros par une laiterie, qui prend 70% de la production de l'exploitation et 540 euros par une autre, qui prend le reste : "Il y a trop de différences encore aujourd’hui, pourtant on fait le même boulot et il ne devrait pas avoir d’écart comme ça". Maxime est éleveur dans le Morbihan, il est allé manifester cet hiver. Pour lui non plus, "le compte n'y est pas" dit-il. 

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Une véritable simplification administrative

Côté simplification administrative, "il y a eu des petites avancées, mais on attend quand même le nouveau gouvernement de pied ferme, pour traduire dans les faits les engagements pris" lors de la crise agricole, résume Sébastien Sachet, éleveur de veaux de boucherie en Ille-et-Vilaine. En Bretagne, certaines restrictions liées aux directives "nitrates" se sont même durcies depuis le 1er septembre, ce qui est "paradoxal par rapport à tout ce qui a pu être annoncé", relève l'éleveur. Il reconnaît toutefois "quelques progrès" en matière fiscale, comme l'augmentation des plafonds d'exonération des plus-values ou une simplification du prélèvement de la taxe sur le gazole non routier (GNR, carburant rouge spécifique).

Romain Brégère, éleveur laitier en bio à Maxent lui n'est pas venu porter des revendications. Il est plutôt venu, pour mettre en avant son métier : "malheureusement, on manque de vrais porte-parole dans l’agriculture et de gens qui savent vraiment parler de notre quotidien. Les ministres aujourd’hui sont déconnectés et les gens qui tournent autour du paragricole sont aussi parfois, très déconnectés", regrette-t-il.

Sylvaine Salliou (Avec Myriam Thiébaut)

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