À Laillé, au sud de Rennes, la cinquantaine d'habitants d'un petit hameau est sur les nerfs. Depuis que des travaux ont débuté sur la départementale voisine, la circulation a doublé.
Près de Laillé, l'aménagement de la départementale D48 entre Bourg-des-Comptes et Crevin devrait permettre aux cyclistes d'y circuler en toute sécurité dès l'automne 2024.
Mais depuis le début des travaux en octobre dernier, ce sont les riverains du hameau de Mandon qui se sentent désormais en danger. "Sur une petite route communale, on s'est pris le trafic d'une départementale", s'agace Julie, 30 ans, qui habite ce hameau depuis sa naissance.
Pour contourner les travaux, une déviation a bien été mise en place, mais elle n'est pas empruntée par les automobilistes qui utilisent les applications GPS comme Waze qui les font à la place traverser le fameux hameau. Résultat, la circulation a doublé selon les habitants.
"Ça fait deux mois qu'on a de grosses difficultés sur ce hameau, reconnaît Anne Châtelain-Le-Couriaud, première adjointe de la commune. Les gens, via [l'application] Waze, passent au plus court et arrivent très vite pour traverser ce hameau de Mandon. On est sur un tout petit hameau, avec une voirie qui est très étroite, avec beaucoup de familles avec des petits enfants, les gens se sentent en danger."
Des excès de vitesses ... et des insultes
Le lieu-dit compte une cinquantaine d'habitants dont une dizaine d'enfants. Et en plus du danger, tous sont aussi victimes d'incivilité :
"Le plus souvent, on se fait insulter quand on leur dit qu'ils roulent vite, témoigne Françoise, une habitante du hameau. On se prend des gestes obscènes alors qu'on ne demande qu'à être tranquilles."
Ralentisseur, baisse de la limitation de vitesse, radar pédagogique, verbalisation, rien n'y fait : "On a fait tout ce qui était en notre pouvoir, mais les gens continuent de rouler très très vite. La voirie se défonce et des voitures vont au fossé. On a beau alerter, la situation ne bouge pas", s'agace l'élue.
Ce dimanche 28 janvier, la quarantaine d'habitants du petit hameau s'est réunie pour réaliser des pancartes demandant aux automobilistes de lever le pied "parce qu'à coup de recommandé, ça ne marchait pas", s'énerve Julie qui a dû changer ses habitudes après les travaux : "Les voitures ne ralentissent pas quand elles me longent, même lorsque je cours avec mon chien. J'ai réduit mes fréquences de sorties avec mon chien."
La première adjointe à la mairie de Laillé demande désormais à l'état et au département de trouver des solutions. Elle, en a déjà une en tête : maintenir la circulation sur une voie sur la départementale en travaux.