Anthony, alias Britany Hart, est la Reine des folles nuits bretonnes. Avec ses filles Lily, Oly et Agnoy, Ixy, elle a formé la "Hart Family". La ville de Quimper est fière de les accueillir pour la 3ᵉ édition de "Queer Amman", une fête aux couleurs LGBT. La réalisatrice Vanessa Le Reste les a suivis pour son documentaire "Queens in Finistère".
Talons aiguilles, faux cils et perruque, Anthony, alias Britany Hart, est la Reine des folles nuits bretonnes. Avec ses filles Lily, Oly, Agnoy, Ixy, elles forment la Hart Family. La famille de "drag-queen quimpéroise", est née.
Mais qu'on ne s'y méprenne pas, derrière le costume et le spectacle, il y a un combat, une démarche politique sérieuse, indissociable des luttes pour les droits LGBT.
En Bretagne et au-delà, Britany Hart en est devenue une figure incontournable.
Drag Art, transformation du genre
Anthony a longtemps travaillé dans un salon de coiffure dans lequel il n'a jamais eu de gêne à évoquer à ses clientes, le plaisir du maquillage, de la coiffure et des costumes féminins.
Maintenant, Anthony, devenu Britany Hart, se produit sur scène et en spectacle, et vit des moments forts d'amitiés et surtout beaucoup de plaisanteries.
Mais si les traits sont exagérés, derrière ce maquillage se cache un véritable art de la transformation. Un art que Britany Hart défend avec passion.
" Le Drag, c'est une même passion, un univers, une transmission. C’est humainement que c’est riche " dit-il.
Quimper se dévergonde ! Avant, c'était un peu coincé quand même !
Une ancienne cliente du salon de coiffure de Britany
Jeune, Anthony ne se projetait pas dans le milieu paysan de son enfance.
" Je me disais que j’étais différent déjà. J’avais une attirance autre et je me demandais comment je pouvais évoluer dans une ferme !", s'amuse-t-il maintenant. "J'étais un peu timide étant enfant, donc cet art de la transformation m'a aidé psychologiquement."
Timide, ça m'a même aidé à m'assumer en tant que garçon. Grâce à cet écrin, je peux faire tout ce que je veux au niveau artistique.
Britany Hart
Toujours attiré par la mode, la musique, le cinéma, Britany parvient à casser les codes de genre, en créant son personnage, comme un bouclier. Elle se sent désormais plus puissante et intouchable. "Michou, c’est du cabaret, mais le Drag Art, c'est créer son propre personnage" dit-elle.
Un art de spectacle à part entière
Mariages, soirées privées ou publiques, la qualité du show et la bonne ambiance sont au rendez-vous. C'est dorénavant tout un art qui est reconnu à sa juste valeur.
Bien-être, quel que soit le genre
Pour Maxime, alias Oly, le monde de la drag-queen, c’était un univers qu'il qualifiait d'exubérant.
Mais, lorsqu'il a commencé à faire du maquillage, des perruques, il s'est interrogé pour savoir s'il voulait devenir entièrement femme. Mais, dit-il, "J’éprouve une telle admiration du genre masculin, que je n'ai pas eu envie de quitter ce corps. Maintenant, je suis autant à l’aise dans mon corps de Maxime, l'homme, qu'en Drag, dans mon corps de Oly".
Du spectacle, pas du sexe
Cette reconnaissance artistique permet aussi de lutter contre la stigmatisation.
"C’est important de se sentir bienvenu, soutenu par des salles de spectacles, des endroits d'expressions", explique Anthony. Malgré cela, des réflexions désagréables s'entendent parfois, dit-il, comme "Bonjour Monsieur Madame ou parfois des remarques plus obscènes. C’est absurde. On devrait respecter les cultures et les choix de tout le monde ".
Il n’y avait pas les applications de rencontres à l'époque. Aujourd’hui, le sexe est devenu du consommable.
Britany Hart
Cette année, le Queer Amann 2024 aura lieu le 6 juillet, place de la Résistance, à Quimper. Ce sera la troisième édition de la marche des fiertés, portée par l’association Phénix. L'occasion de rires et de faire la fête, dans la bonne humeur et l'extravagance !
"Queens in Finistère" le documentaire de Vanessa Le Reste, sera diffusé le jeudi 16 mai 2024 à 23 h sur France 3 Bretagne et déjà disponible sur la plateforme france.tv