Tony Meilhon, meurtrier de "l'affaire Laetitia", revient en appel à Rennes

Près de cinq ans après le terrible meurtre d'une jeune fille de 18 ans, Lætitia Perrais, une nuit de janvier 2011 près de Pornic (44), puis la dissimulation de son corps démembré dans plusieurs étangs, Tony Meilhon doit de nouveau répondre de ses actes en appel, à partir de mardi à Rennes.

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Ce deuxième procès, qui devait initialement avoir lieu en novembre 2014, avait été renvoyé en raison d'une grève des avocats contre le projet de réforme de leur profession.

Une affaire hors norme


Un rebondissement de plus dans cette affaire hors norme, qui avait occupé le devant de l'actualité pendant près de six semaines en 2011, en raison de la cruauté des actes commis mais aussi de l'intervention de Nicolas Sarkozy. Le chef de l'État de l'époque avait directement mis en cause les magistrats pour des défaillances dans le suivi de Tony Meilhon à la sortie de son précédent séjour en prison, déclenchant une grève inédite de la majorité des tribunaux français.

La perpétuité en première instance en 2013


En première instance, le 5 juin 2013, Tony Meilhon a été reconnu coupable et condamné par la cour d'assises de Loire-Atlantique à la prison à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, accompagnée d'une possible rétention de sûreté s'il est encore jugé dangereux à l'issue de sa peine. "S'il n'y avait pas eu la rétention de sûreté il n'y aurait pas eu d'appel", souligne son avocat, Me Fathi Benbrahim, car Tony Meilhon a lui-même réclamé la perpétuité en première instance.

Laetitia meurt la nuit du 18 janvier 2011


Le 18 janvier 2011, sortant de son travail dans un hôtel-restaurant de la Bernerie-en-Retz (Loire-Atlantique) où elle est apprentie, Lætitia Perrais rejoint Tony Meilhon, alors âgé de 31 ans et sorti de prison un an plus tôt, qu'elle a rencontré la veille. Peu après minuit, Lætitia est vue pour la dernière fois en vie, quittant sur son scooter la Bernerie. Le lendemain matin, la soeur jumelle de Lætitia, Jessica découvre le scooter, renversé à quelques dizaines de mètres de la maison de Gilles Patron, chez qui, placées par les services sociaux, les soeurs vivent depuis 2005.

Etranglée et poignardée plusieurs dizaines de fois


Tony Meilhon est interpellé par le GIGN le 20 janvier, dans une maison d'une commune voisine, où les gendarmes saisissent une voiture avec des traces du sang de Lætitia. Son corps démembré sera retrouvé en deux fois, le 1er février 2011 dans un étang à Lavau-sur-Loire, et le 9 avril 2011 dans une autre pièce d'eau, à Port-Saint-Père. Elle a été étranglée et poignardée plusieurs dizaines de fois. L'autopsie n'a pas permis de déterminer s'il y avait eu agression sexuelle.

"L'aide d'un Monsieur X"


Après avoir refusé de coopérer pour aider les enquêteurs à retrouver le corps, puis tenté de jouer la carte de la folie pour échapper à la justice, Tony Meilhon a livré lors de son premier procès une version des faits qui n'a pas convaincu. Sans jamais en démordre, il a assuré avoir poignardé sa victime alors qu'il la croyait déjà décédée après sa chute de scooter, pour masquer l'homicide involontaire en crime crapuleux. Il a en outre affirmé, sans le désigner, qu'il avait bénéficié de l'aide d'un "Monsieur X" pour démembrer le corps.

"Ne rien attendre de Tony Meilhon"


A la veille de l'appel, selon Fathi Benbrahim, Tony Meilhon assume "totalement l'homicide en ce qui concerne Lætitia, parce qu'il a bien compris qu'elle n'était pas morte lors de l'accident" de son scooter. Néanmoins, il contestera toujours avoir agressé Lætitia Perrais sexuellement, une hypothèse évoquée comme mobile du meurtre par l'accusation et les parties civiles en première instance, mais aussi avoir lui-même découpé son corps, évoquant une nouvelle fois l'intervention de "Monsieur X".
Une posture qui ne répondra pas aux aspirations de vérité des parties civiles, à commencer par celles de Jessica Perrais. "Je l'ai invitée à ne rien attendre de Tony Meilhon sur le récit des faits", souligne Me Cécile de Oliveira, avocate de Jessica. Sa cliente espère simplement qu'après "ces étapes judiciaires, il y aura une vie un peu différente pour elle".

Douze jours d'audience sont programmés pour ce procès, jusqu'au 28 octobre.

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