En déplacement à Rennes, le ministre de l'Intérieur et ses conseillers ont visité le commissariat de police de Rennes et ont échangé avec leurs représentants syndicaux. Ces derniers estiment ne pas avoir obtenu grand-chose à ce stade.
"On sort du rendez-vous avec pas grand-chose". C'est en ces termes que David Leveau, secrétaire régional SGP Police FO, résume sa rencontre avec les conseillers du ministre de l'Intérieur.
Même son de cloche du côté du syndicat Alliance "On n'a eu aucune bonne nouvelle. On est déçus" déclare Frédéric Gallet.
Finalement, les grandes annonces faites aux habitants de Maurepas sur des renforts de police et d'enquêteurs, n'ont pas été confirmées aux syndicats de police.
On est loin des 70 policiers en tenue et des 30 enquêteurs que nous attendions
David Leveau, secrétaire régional SGP Police FO
"On aura cinq sorties d'école qui vont aller au BST Maurepas" annonce le représentant syndical SGP Police-FO, après son entrevue avec les conseillers du ministre de l'Intérieur. "Avec ces cinq policiers et de nouveaux horaires de travail, on devrait pouvoir faire deux groupes pour patrouiller 7 jours sur 7 à Maurepas" explique-t-il.
Une bonne nouvelle a priori, mais pas de quoi satisfaire David Leveau. "On avait demandé un apport d'effectif spécifique, mais à ce jour, on n'a pas de chiffre. Ce qui est sûr, c'est qu'on est loin des 70 policiers en tenue et des 30 enquêteurs que nous attendions".
Demain quand les Rennais vont appeler le 17, ils attendent qu'on intervienne, qu'on arrête les coupables et qu'ils soient traduits devant la justice. Là aujourd'hui, on n'a toujours pas les moyens de le faire
Frédéric Gallet, secrétaire régional du syndicat Alliance
"Ces sorties d'école étaient déjà prévues, rappelle Frédéric Gallet d'Alliance, après on nous promet un appel à candidature à la fin de l'année avec une mutation au premier trimestre 2025, mais on n'a aucun chiffre. Ce qui est sûr, c'est qu'on est loin du compte"...
Et le secrétaire région de s'inquiéter "demain quand les Rennais vont appeler le 17, ils attendent qu'on intervienne, qu'on arrête les coupables et qu'ils soient traduits devant la justice. Là aujourd'hui, on n'a toujours pas les moyens de le faire".
Pas de budget, pas de classement en secteur difficile
Le classement en secteur difficile était une attente forte des policiers rennais, car cela est une reconnaissance de la situation rennaise, mais aussi et surtout parce que ce classement s'accompagne de moyens humains et matériels supplémentaires. Les réponses des conseillers du ministre de l'Intérieur n'ont pas, non plus, apporté de satisfaction sur cet aspect.
On a bien compris qu'il n'y avait plus de sous pour le matériel, ni pour le vestimentaire, y'a plus de sous pour rien
David Leveau, secrétaire régional SGP Police FO
"Pour l'instant ce n'est pas à l'ordre du jour, car budgétairement, c'est compliqué" résume le syndicaliste. "On a bien compris qu'il n'y avait plus de sous pour le matériel, ni pour le vestimentaire, y'a plus de sous pour rien" rapporte-t-il, désabusé.
Le représentant d'Alliance a retenu la même chose "Ils nous ont dit qu'il y aurait des restrictions budgétaires".
Des syndicats déçus, mais prêts "à prendre ce qu'on nous donne"
"On n’attendait pas de miracle, mais ce sera loin des espérances qu’on avait, avoue Le secrétaire régional SGP Police, on prendra ce qu’on nous donne" conclut-il de façon pragmatique.
Frédéric Gallet d'Alliance estime quant à lui que Bruno Retailleau a "un discours très musclé", mais il s'interroge, "concrètement sur le terrain, on fait comment ?".
Si le ministre de l'Intérieur a annoncé que les compagnies de CRS resteront à Maurepas jusqu'au "rétablissement de l'ordre", tous les policiers savent qu'ils ne resteront pas "ad vitam æternam".