Transports routiers voyageurs. Des salariés de Kéolis Armor se mobilisent à Rennes pour des salaires "plus décents"

Ce vendredi 10 décembre était une journée de grève nationale dans les transports routiers voyageurs. Alors que se négocient les accords de branche, les syndicats de Kéolis Armor ont débrayé pour exiger de meilleures conditions de travail et des salaires décents. Des rassemblements ont eu lieu devant Rennes Métropole et l’hôtel de région.

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"Aujourd'hui, un conducteur de car, il part de chez lui à 6h30 le matin, il rentre à 20h30. Ca fait des journées de 13 ou 14 heures. Ce n'est pas possible !" Emmanuel Delamaire, délégué Force Ouvrière de Kéolis-Armor en a gros sur le cœur.

D'abord rassemblés devant Rennes Métropole puis devant l'hôtel de région, ce sont des salariés épuisés qui manifestent ce vendredi à Rennes. "On a des coupures non-rémunérées. On reste des fois trois heures dans notre bus à attendre de pouvoir repartir. On n'en peut plus !"

Nous ne sommes pas des "tourneurs de volant"

"Dans les années 80, le salaire d'un conducteur de bus c'était 1,4 fois le SMIC. Aujourd'hui, on a le SMIC et quelques centimes " renchérit Vincent Guillaume.

Avec quelques dizaines de leurs collègues, ils se sont rassemblés de matin pour faire pression sur les élus. Sensibiliser sur les conditions de travail de ce chauffeurs, souvent considérés comme de simples "tourneurs de volant".

Les appels d'offre des collectivités en cause

"Le problème, expliquent les deux chauffeurs, c'est que les collectivités ont de moins en moins de moyens. Quand elles passent un appel d'offres pour un service de transport, elles choisissent donc souvent le moins disant."

D'après la convention collective, si un autre prestataire est choisi, il est prévu que les chauffeurs restent sur leurs lignes. Mais aux conditions de salaires et de travail du nouveau prestataire.

"A Saint-Malo, quand certaines lignes ont été confiées à Avenir Atlantique, une entreprise de Parthenay, mes collègues ont perdu 150 à 200 euros par mois !" s'indigne Bruno Pradal. "Alors, certains ont arrêté..." 

Une mission de service public 

"Notre métier ne fait plus rêver, mais si nous ne sommes pas là, les gens ne peuvent plus aller travailler, les enfants ne peuvent plus aller à l'école. Il faut que ça change", assène le délégué Force Ouvrière Emmanuel Delamaire.

Sur le bassin rennais, il manquerait 140 chauffeurs. Certaines lignes ne seraient plus assurées. 

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