Une maison de naissance bientôt testée à Rennes

Les députés ont donné jeudi leur  feu vert définitif, à l'expérimentation de maisons de naissance. Alternative pour les femmes, qui trouvent les maternités trop médicalisées, cette structure sera autorisée à titre expérimental. Rennes est dans les starting-blocks.

Une chambre aux couleurs pastel, une baignoire, de la musique et surtout, pas de matériel médical donc, pas de péridurale et pas de médecin non plus. Vous êtes bien dans une salle d'accouchement... dans une maison de naissance.

A l'instar de ce qui se fait depuis des années en Allemagne, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne et au Canada, de plus en plus de femmes réclament l'ouverture de structures, qui seraient une alternative aux maternités classiques, mais aussi aux accouchements à domicile. Ce jeudi 28 novembre, les députés ont examiné la proposition de loi de la sénatrice Muguette Dini (UDI). Les députés ont voté pour, exactement dans les mêmes termes que les sénateurs en juin.  les maisons de naissance seront donc autorisées à titre expérimental en France pour une durée de 5 ans.

300 accouchements par an

Rennes devrait alors accueillir l'une de ces premières structures en Fance, la première dans l'Ouest; l'Ile-de-France en comptant déjà deux.
Le projet d'"accompagnement global personnalisé" est porté par l'association MaisoùNait-on, qui réunit des professionnels de santé et des parents. Il est soutenu par l'Agence Régionale de Santé Bretagne et la Clinique Mutualiste de La Sagesse, qui hébergera la structure. On y prévoit 300 accouchements par an. L'ouverture pourrait avoir lieu en juin 2015.



Ainsi que le prévoit la proposition de loi, la maison de naissance rennaise serait donc adossée à une maternité dotée, elle, de tous les équipements hospitaliers et compétences médicales nécessaires en cas de complications. Car seules les grossesses physiologiques seront prises en charge dans les maisons de naissance. Les parturientes (femmes enceintes) présentant une quelconque pathologie comme une grossesse gémellaire, un risque de prématurité, seront, elles, suivies par un gynécologue. De même, elles accoucheront dans une maternité.

Qu'en pensent les médecins ?

Le Syndicat national des gynécologues-obstétriciens ne voit pas ce projet d'un oeil très favorable. Son président, Jean Marty, rappelle dans le Nouvel Obs que "l'accouchement est un contexte où l'on doit rester vigilant, où la situation peut à tout moment virer à l'inattendu." "Ces maisons représentent de vrais risques", pointe-t-il. "Ce qui nous fait peur, c'est que la sage-femme est autonome, puis qu'elle appelle au secours un médecin en lui disant 'débrouillez-vous' quand elle n'y arrive plus et qu'elle est déjà engagée dans une situation très lourde." Le Dr Pierre-Yves Mocquet, gynécologue-obstétricien à la Clinique de la Sagesse, y voit, lui, une bonne occasion de "rééquilibrer" la prise en charge des accouchements à une époque où "certaines patientes sont infantilisées" et souvent passives.

Une évolution globalement attendue donc en Bretagne alors qu'une grande partie des sages femmes observe une grève depuis plus d'un mois afin d'obtenir une meilleure reconnaissance de leurs compétences.
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