La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a maintenu en détention provisoire ce vendredi 3 janvier 2025 le jeune qui a reconnu avoir tiré sur la façade d'une maison de Dol-de-Bretagne en avril 2024.
Une maison située chemin de l'Orme à Dol-de-Bretagne avait été touchée par une rafale de pistolet-mitrailleur pendant "trente secondes" dans la nuit du 2 au 3 avril 2024, vers 1h du matin. Dépêchés sur place, les gendarmes de Dol-de-Bretagne avaient dénombré "une vingtaine d'impacts de balles" sur la façade.
Le double vitrage d'une baie vitrée avait ainsi cédé et une balle avait terminé sa course "dans une étagère du salon" de ce logement occupé par une femme et sa fille, qui avaient été réveillées par les tirs. Dans la cour de la propriété, un véhicule utilitaire Citroën Jumpy avait été retrouvé par les enquêteurs "vitres cassées", alors que de la fumée s'échappait encore de l'habitacle.
"Des menaces" quelques heures plus tôt
Après les faits, l'occupante de la maison avait expliqué aux gendarmes avoir reçu "des menaces" quelques heures plus tôt : elle était en conflit avec un jeune "sans domicile fixe", qui avait sollicité "le prêt" de son utilitaire. Alors qu'elle avait tenté de récupérer son véhicule, cet homme de 27 ans lui avait répondu l'avoir "échangé" avec un autre.
Juste avant les tirs, il lui avait indiqué qu'il espérait qu'elle était "armée" car "il arrivait", a retracé le président de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes lors de l'audience publique, ce jeudi 2 janvier 2025... Et, quelques semaines plus tôt, elle avait déjà reçu la visite d'un couple qui l'avait "violentée" pour la "dissuader de porter plainte".
"Informés de ce qu'il aurait confié à une connaissance être impliqué dans les tirs de Dol", les gendarmes étaient parvenus à localiser le "sans domicile fixe". Il sera finalement interpellé lors d'un contrôle et placé en garde à vue.
Il doit avoir "visé le bas" de la maison
Le soir des faits, ce dernier avait effectivement dit à sa compagne avoir "des choses à régler" et avait quitté son domicile "avec un sac de sport" et "un pistolet-mitrailleur de marque Sten", s'était souvenue cette dernière lors de son audition. Présenté à un juge des libertés et de la détention (JLD) de Rennes, son compagnon avait donc été placé en détention provisoire le 15 avril 2024, soit deux semaines après la fusillade de Dol.
L'homme avait fini par "reconnaître en fin d'audition" avoir tiré sur la façade de la maison après "des échanges" : il expliquait son geste par le fait que sa victime avait "répandu le bruit qu'il l'avait trompée" lors de ce prêt de véhicule. Il s'était donc rendu "dans la campagne de Dinan" pour récupérer "un véhicule avec une arme et deux chargeurs de trente cartouches", qu'il avait achetés "30.000 €", et avait "ouvert le feu à l'entrée de la cour". Puis il avait "brûlé les vêtements qu'il portait" et avait "jeté l'arme à la mer".
"Intimider" la mère de famille
Mis en examen pour "tentative de meurtre", il a pour sa part expliqué avoir "visé le bas" de la maison car il savait que les chambres se trouvaient "à l'étage". Il était aussi persuadé qu'il n'y avait "personne dans la maison" au moment de ses tirs et souhaitait simplement "intimider" la mère de famille car elle l'aurait "provoqué".
Ce jeudi 2 janvier 2025, Le mis en cause a donc sollicité sa remise en liberté auprès de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes, mais il n'était ni présent ni représenté par son avocat à l'audience. Sept mois après les faits, ce jeune sorti de prison "en 2023" a expliqué avoir "pété les plombs" et "perdu ses nerfs", a-t-il donc été résumé en son absence.
"De nombreux antécédents de violence"
Reste que son casier judiciaire démontre "de nombreux antécédents de violence", a relevé de son côté l'avocate générale. Au moment des faits, il était d'ailleurs sous le coup d'un sursis probatoire. La représentante du parquet général a aussi insisté sur "les risques de renouvellement et de fuite" en cas de remise en liberté de ce jeune "déjà condamné pour évasion". "Impulsif" et "particulièrement dangereux", il n'avait produit "aucun justificatif au soutien de sa demande", avait aussi constaté l'avocate générale.
Ce vendredi 3 janvier 2025, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes s'est donc rangée à son avis et a maintenu en détention provisoire le mis en examen.