Partout en France, les universités vont augmenter leurs frais d'inscription pour les étudiants non européens dès la rentrée 2019. Une augmentation record puisque les étudiants étrangers devront débourser dix fois plus que les autres. L'université Rennes 2 en a décidé autrement.
L'université de Rennes 2 a annoncé mercredi 16 janvier qu'elle n'appliquerait pas la hausse des frais d'inscription pour les étudiants hors Union européenne, prévue à la rentrée 2019 par le gouvernement.
"En l'absence d'une véritable concertation ministérielle avec l'ensemble de la communauté universitaire et faute d'une information stabilisée, la direction considère que la mise en oeuvre des frais différenciés dans le cadre du dispositif Bienvenue en France n'est pas souhaitable", a indiqué l'université dans un communiqué.
Message de la présidence au sujet des frais différenciés dans le cadre du dispositif «Bienvenue en France » (à dérouler)
— Université Rennes 2 (@UnivRennes_2) 16 janvier 2019
De meilleures conditions d'accueil
Cette augmentation avait été annoncée lundi 19 novembre par le Premier ministre. L'objectif : améliorer les conditions d'accueil des étudiants (financement de bourse, accompagnement...) et augmenter ainsi leur nombre.Auparavant, la France trônait sur la troisième marche du podium concernant l'accueil des étudiants étrangers. Aujourd'hui, elle n'est plus qu'à la quatrième place. Avec Bienvenue en France, Édouard Philippe compte porter le nombre d'étudiants accueillis en 2027 à 500 000, contre un peu plus de 320 000 aujourd'hui.
Multiplié par 10 !
Actuellement, tous les étudiants paient les mêmes frais d'inscription, soit 170 € en licence, 243 € en master et 380 € en doctorat.En septembre 2019, les étudiants résidant hors de l’Espace économique européen devront s’acquitter de 2 770 euros en licence et 3 770 euros en master et doctorat.
L'@UnivRennes_2 n'appliquera pas la hausse des frais d'inscription pour les étudiants étrangers. Une décision de bon sens et de justice. Pour l'égalité devant la formation et l'attractivité du territoire rennais. https://t.co/XzlwYzs3De
— Nathalie Appéré (@nathalieappere) 16 janvier 2019
Un sit-in devant l'université
Les syndicats étudiants s'inquiètent. Pour eux, loin de faciliter la venue d'étudiants étrangers, la mesure Bienvenue en France découragera les plus modestes et créera donc une "sélection sociale".Selon @lemondefr @Courdescomptes envisage une ↗️ des frais d’inscriptions! Conséquences ? Toujours + de sélection sociale. Scandaleux !Ce n’est pas aux étudiant•e•s de compenser le désengagement de l’Etat ds le financement des univ https://t.co/mxgwRjBoRK
— UNEF (@UNEF) 21 novembre 2018
Huaman Bazan, étudiant argentin, est membre du collectif Les Étudiants du monde, à Rennes 2. Il a invité les étudiants, à se joindre au sit-in organiséce ce jeudi 17 janvier devant l'université. S'il approuve bien-sûr la décision de l'université, il aimerait que l'engagement de Rennes 2 pour la rentrée 2019 soit définitif.
"Ce n'est pas une victoire, observe-t-il. Je suis en licence de musicologie et je ne suis pas éligible pour un logement au Crous ou une bourse. Pourtant, je n'ai que 500 € par mois pour vivre. Si les frais d'inscriptions augmentent, je ne pourrai pas rester en France !"
Outre Rennes 2, l'université Lumière Lyon 2 et l'université Clermont-Auvergne ont également fait part de leur refus d'appliquer cette mesure.