C'est le casse-tête des villes attractives. Comment absorber plusieurs milliers d'habitants par an sans dénaturer le plan d'urbanisme? Rennes métropole, zone attractive, est confrontée à cette problématique. Ce lundi 17 janvier, le conseil municipal aborde l'épineuse question de la modification de Plan local d'urbanisme intercommunal. Des manifestants, très remontés, ont fait du bruit sous les fenêtres de l'hôtel de ville.
C’est ce qu’on pourrait appeler un problème de riches. Victime de son succès et de son attractivité, Rennes et sa métropole doivent accueillir plusieurs milliers de nouveaux habitants chaque année. Mais comment faire pour les loger ? Plus que jamais, le décalage entre l’offre et la demande est déséquilibré et les prix des biens immobiliers ont explosé les records. Alors, on construit. Mais où trouver de la place?
Une partie de football symbolique devant la mairie
D'abord, la ville de Rennes cherche à construire à construire en hauteur pour ne pas trop s'étendre sur ce qui fait son originalité, sa fameuse ceinture verte et ses terres agricoles. Là, elle rencontre les oppositions des résidents.
D’après le collectif « Sauvons les terres rennaises », la Métropole veut aussi ouvrir à l'urbanisation à beaucoup de secteurs agricoles ou naturels.
Le collectif a organisé un grand rassemblement et une partie de foot mixte sous les fenêtres de la mairie, où se tient un conseil municipal depuis 17 heures ce lundi (17 janvier).
Une partie de football symbolique, car dans les semaines qui viennent, le conseil municipal de Rennes pourrait valider l’extension du Stade Rennais sur les terres fertiles de la Prévalaye.
Deux projets sont dans le collimateur
Deux projets sont définis comme « écocides » par le collectif et attise sa crainte et sa colère.
D’abord, il y a donc ce projet d'extension du stade rennais, le club de football professionnel, à la Prévalaye, au Sud-Ouest de la ville. Des jardins familiaux et ouvriers, du bocage, des prés seraient détruits petit à petit. Aujourd’hui, 5 hectares sont menacés. "C'est scandaleux, s'emporte Anthony, du collectif de la Prévalaye. La mairie a acheté ces terres avec notre argent, elle va les céder ensuite à un privé, en l'occurrence un milliardaire, Monsieur Pinault, pour qu'il s'enrichisse encore!"
Comment une mairie dirigée par des socialistes et des écologistes peut-elle laisser monsieur Pinault faire encore plus d'argent en lui cédant des terres agricoles en bord de ville?
Anthony, collectif de la Prévalaye
À terme, selon le collectif, "c’est l’ensemble des 450 ha de la Prévalaye qui pourrait être grignoté par l’urbanisation rampante et par un projet de déploiement d’infrastructures touristiques, dit ‘’Vallée de Vilaine’’".
Ensuite, au Nord-Est, sur les chantiers de Via Silva. Là ce sont des milliers de m2 de bureaux et d’habitations qui sont en construction. Selon le collectif d'associations, « bosquets, haies, zones humides et terres agricoles seraient coulées dans le béton, et avec elles les écosystèmes qu’elles abritent ».
Pour Rennes métropole, seuls 3% du territoire est classé en zone à urbaniser
Du côté de Rennes Métropole, on estime faire des efforts pour limiter la pression foncière et préserver les terres agricoles sur ses 70 400 hectares. ·
- 78% du territoire de la Métropole est classé en espace agro-naturel
→ 45% en zones agricoles (32 000 ha) → 33% en zones naturelles ·
- 18% du territoire de la Métropole est classé en zones urbaines, soit 12 672 ha · - Moins de 3% du territoire de la Métropole est classé en zone à urbaniser
Lors du conseil municipal de ce lundi 17 janvier, le PLUI (Plan local d'urbanisme intercommunal) est à l'ordre du jour. La version de 2019 devrait être modifiée.