Le magicien qui comparaissait devant la cour d'assises des mineurs d'Ille-et-Vilaine a été condamné à 18 ans de prison. Agé de 36 ans, l'homme aurait sévi durant une quinzaine d'années, surtout dans la région de Rennes, mais aussi en Normandie, dans les Deux-Sèvres, dans les Vosges, et en Suisse. Au gré de la rencontre de familles, dans laquelle il s'immisçait grâce à sa profession de magicien, il a multiplié les victimes. Malgré une condamnation en 2011 et une plainte en 2014, il n'a été arrêté qu'en 2017.
18 ans de prison. "Un verdict à la hauteur des crimes" ont réagi les avocats des petites victimes du magicien. La cour d'assises des mineurs d'Ille-et-Vilaine a rendu sa décision ce 14 octobre après 15 jours d'audience de ce procès à huis clos, à Rennes.
Pendant deux semaines, les jeunes victimes se sont succédées. 27 enfants, âgés de 3 à 14 ans au moment des faits, auraient été victimes d'agressions sexuelles ou de viols, chez eux, lorsque l'accusé parvenait à s'y faire inviter.
"Mon client a beaucoup de mal à manifester ses émotions, le fait de voir et d’entendre les victimes pendant 15 jours, cela lui a permis de libérer une partie de ses émotions, c'est ainsi qu'il a pu demander pardon, " explique maître Nicolas Prigent, l'avocat du magicien. "J'espère que cela va l'aider à poursuivre son travail sur lui en détention."
"Les victimes attendaient des pardons sincères" regrette Gwendoline Tenier, avocate de quatre victimes et de leurs proches. Ma petite cliente de 12 ans voulait qu’il comprenne, je ne suis pas sûre de pouvoir la rassurer."
Une personnalité perverse
A chaque fois, le Breton âgé aujourd'hui de 36 ans, magicien de profession, réussissait à devenir proche des parents et à entrer dans le cercle familial, au point de se faire inviter à dormir à la maison, y compris dans la chambre de sa future victime. Grâce aux liens qu'il tissait avec les parents, il a aussi accompagné certaines familles en vacances.
Les experts psychiatres ont décrit un homme intelligent et une personnalité perverse, capable de manipuler pour assouvir ses pulsions.
Le sentiment qu'il aurait pu être arrêté plus tôt
Déjà condamné pour agression sexuelle sur mineur en 2011 à Saint-Brieuc, l'accusé est de nouveau concerné par une plainte en 2014. Mais il n'est arrêté qu'en 2017.
Au cours de ce procès, l'accusé a reconnu la majeure partie des faits qui lui sont reprochés. Mais il n'a manifesté aucun signe d'empathie pour ses victimes. Sauf ce vendredi 14 octobre au matin, lorsqu'il a demandé pardon aux familles, avant que la Cour et les jurés ne se retirent pour délibérer.
L'accusé a déjà effectué 5 ans de détention provisoire. L'Avocat général avait demandé une peine de 15 à 18 ans d'emprisonnement. Il est donc condamné à 18 ans avec une peine de sureté des deux tiers et une obligation de soins.
L’accusé dispose de 10 jours pour faire appel.