Le football gaélique, sport populaire en Bretagne, est un mélange de football, rugby et basketball. Importé par des Irlandais en Bretagne dans les années 90, le football gaélique devient de plus en plus populaire dans la région.
Prenez quelques règles de football, ajoutez un peu rugby, saupoudrez le tout de basketball et vous obtenez le football gaélique.
Pour commencer, le terrain : en plus du classique but de football protégé par un gardien, des poteaux de rugby. On marque 3 points en tirant dans le but et un seul en faisant passer la balle entre les deux poteaux.
Hand pass, solo et pick-up
Contrairement au rugby, les plaquages sont interdits, même si certains contacts sont autorisés. Et bien évidemment, il est aussi interdit de faire plus de 4 pas balle en main, presque comme au basket.
En plus de tout cela trois gestes donnent au football gaélique toute son originalité : le "solo", le "hand pass" et le "pick-up" : "Le solo pied consiste à récupérer la balle après avoir tapé sur son pied, pour éviter de marcher" explique Ronan Hervé, milieu de terrain au Lorient Gaelic Athletic Club.
Ensuite le "hand pass". "Le ballon est porté, puis frappé" indique Ronan Hervé. Il faut taper avec la paume de sa main, mais il est également possible de faire une passe au pied.
Dernier geste, le "pick-up", qui consiste à légèrement surélever la balle avec son pied avant de la récupérer avec ses mains : "Si la balle est au sol et que je la ramasse avec les mains, c'est faute."
Un sport au rythme effréné
En plus de tout cela, aucune règle de hors-jeu ou d'en-avant, l'attaque est favorisée mais il faut avoir une bonne endurance car le jeu ne s'arrête presque jamais.
"J'adore la vitesse et le dynamisme du sport. On ne s'arrête jamais, il faut courir beaucoup" décrit Vincent Durrmann, joueur à Liffré à l'Entente Gaélique de Haute Bretagne.
"En plus de cela, pas de tacles, pas de plaquages. C'est un sport où il va y avoir de l'engagement, mais on est plus sur un sport d'évitement" poursuit-il.
Le football gaélique, avec ses règles modernes, a été créé en 1870, c'est le sport national en Irlande, un symbole de résistance face à l'occupation anglaise.
Une règle officielle impose d'ailleurs qu'un drapeau irlandais soit toujours sur un terrain. Sans ce drapeau, pas de match.
Mais c'est à la fin des années 90 que le football gaélique arrive en Bretagne, importé par une poignée d'Irlandais. C'est d'ailleurs Anna-Marie O’Rourke qui a créé l'équipe féminine à Rennes, il y a une vingtaine d'années.
"Quand on arrive dans un pays dans lequel on ne maîtrise pas la langue, pas la culture, on est déraciné. Le football gaélique ici ça m'a donné un sens, une identité."
Anna-Marie O’RourkeVice-présidente du club de Rennes "Ar Gwazi Gwez"
Aujourd’hui la Bretagne compte pas moins de 10 clubs et 300 licenciés, soit 30% des effectifs nationaux. Un engouement croissant, surtout côté féminin.
C'est le cas notamment à Rennes, où l'équipe féminine a remporté 7 fois le championnat de France.
"Il y en a qui viennent de la danse, de la gym, de l'équitation c'est assez marrant" constate Tiphaine Léon, capitaine de l'équipe féminine de Rennes.
La Bretagne aux championnats du monde !
"Mais globalement, la majorité vient des sports collectifs donc tout le monde a des bases et on progresse très vite. Et les gens restent parce qu'il y a une bonne ambiance."
Le football gaélique, on y vient souvent par curiosité, on y reste pour sa convivialité. La Bretagne sera représentée au même titre qu’un pays aux championnats du monde qui se dérouleront l’été prochain, à Derry en Irlande. La filiation celte est en marche.
(Avec Sandrine Ruaux)