Les témoignages se multiplient et évoquent des agressions, notamment dans l'hyper-centre de Rennes depuis quelques semaines. François Angelini, directeur départemental de la sécurité publique 35 de la Police nationale a répondu à nos questions.
"La police doit assurer la sécurité des biens et des personnes. Quand un phénomène nouveau arrive, il faut l'endiguer." François Angelini évoque la situation à Rennes, alors que des faits de violences font l'objet de témoignages sur les réseaux sociaux et dans les médias.D'une manière générale, la tendance est positive sur Rennes. "Depuis le début de l'année et par rapport à 2019, on observe une baisse de 8 % de la délinquance générale. Et sur l'hyper-centre, une diminution de 11 %." Sauf que la période estivale a connu un pic de violences.
Hausse des violences dans l'hyper-centre
"On a eu un très mauvais été (juillet et août), avec une forte hausse sur les violences "crapuleuses", dont les vols avec violences, avec une hausse de 6 %. Cela représente 80 faits de violences par rapport à la même période en 2019." L'hyper-centre c'est là où se concentrent les problèmes, dans le périmètre de la place des Lices, de Sainte-Anne, et de la rue Saint-Michel.
Dans la majorité, ces agressions sont le fait de mineurs étrangers isolés, entre 13 et 17 ans, souvent des garçons mais quelques filles semblent désormais participer. "La difficulté, c'est qu'ils n'acceptent aucune prise en charge du Conseil départemental, ils vivent dans des squats ou dans la rue" explique François Angelini. Il constate : "Beaucoup de nouvelles têtes sont arrivées en quelques mois, dans un nombre que nous n'avions jamais connu jusque là. On note aussi une intensité plus forte dans les violences commises."
Des personnes sans-abri et des jeunes des quartiers font aussi partie des agresseurs rencontrés.
Renforcer la présence policière
Depuis fin juin, les patrouilles ont été renforcées sur le terrain, impliquant également la police municipale et d'autres brigades comme la BAC (brigade anti-criminalité), la brigade canine...
François Angelini insiste : "On est présents toutes les nuits, pour réaliser des flagrants délits." Alors que des témoignages soulignent que lorsqu'on appelle le 17, la police ne se déplace pas, il répond : "Je revendique la priorisation des interventions. On juge les priorités en fonction des situations. On ne peut pas mettre un policier derrière chaque fêtard, ce n'est pas possible."
Jeudi dernier, une opération impliquant une quarantaine d'agents a été menée dans le centre historique, menant à 13 interpellations.
La prévention
La police mise sur la prévention, en distribuant une plaquette d'informations, partagée par les commerçants ou bars. Cette dernière donne notamment dix conseils à observer, pour sa sécurité. Elle invite par exemple à privilégier les retours à la maison en groupe ou donne des indications sur la manière de fournir un signalement.
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François Angelini estime que chacun ne doit pas se placer en situation de vulnérabilité. Les forces de l'ordre remarquent que la plupart des victimes sont des jeunes, très alcoolisés, ce qui les empêchent de reconnaître leurs agresseurs et ce qui leur a été volé.