Brestois, Arthur* vient passer un week-end à Rennes pour voir des amis. Alors qu'ils sortent d'un bar, dans la nuit du 4 au 5 septembre, ils sont violemment agressés par plusieurs personnes. Il a porté plainte pour "violences avec armes".
"J'ai perdu connaissance, à cause d'une hémorragie. Je n'ai pas de souvenirs de ma soirée, à part une petite vision de moi, entouré de mes amis lorsque nous étions à table dans le bar."Arthur* (le prénom a été modifié) a 17 ans. Ce brestois, de passage à Rennes, est toujours choqué après l'agression dont il fait l'objet dans la nuit du 4 au 5 septembre. Pendant cette soirée, tout son groupe aura pris des coups. Les faits ont eu lieu rue Saint-Michel, la fameuse "rue de la soif".
Un sac transformé en arme
"Selon mes amis, cela a commencé à la sortie du bar lorsqu'une fille nous a bousculé sciemment. Cette personne nous narguait, ne répondait pas. Le truc s'est envenimé. Elle a fini par donner des coups avec un sac à une de mes amies. Celui-ci était lourd, avec des objets tranchants à l'intérieur m'a t-on rapporté. Elle visait clairement la tête" raconte Arthur.
"J'ai voulu intervenir et j'ai aussi pris des coups. Mon front a été ouvert. Au bout d'un moment j'ai carrément été assommé. Là, un autre individu serait arrivé, m'aurait fait une balayette pour me faire tomber et m'aurait donné des coups de pieds alors que j'étais au sol, pendant qu'un autre me faisait les poches." Les agresseurs présumés finissent par prendre la fuite. Arthur et son amie sont emmenés à l'hôpital. Selon le responsable d'un des bars de la rue, la police a été contactée à plusieurs reprises et ne s'est pas déplacée. "Malheureusement", déplore-t-il. "La police est assez peu présente dans le coin, à partir de 19 h. Cela devient une zone de non-droit."
Il porte plein le lendemain, chez lui à Brest, pour "violences avec arme". Pendant l'altercation, ses lunettes ont été cassées, un bijou lui a été dérobé. En plus de ses blessures à la tête, il a eu des douleurs à la mâchoire et à une cheville. Son médecin généraliste lui prescrit trois jours d'ITT (incapacité temporaire de travail). Mercredi 9 septembre, il a rendez-vous avec la médecine judiciaire.
"Je veux dénoncer et prévenir les autres"
Arthur accepte de témoigner, avec l'accord de ses parents, "tristes et qui ont beaucoup de haine envers mes agresseurs". Des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux car la scène a été filmée. Très entouré, le jeune explique "Je vous avoue que ça a été dur. Ça va un peu mieux." Il dit s'être toujours méfié lors de ses sorties la nuit, mais "là ça va être encore plus". Il songe à s'équiper d'une arme d'auto-défense. Avec son témoignage, il veut dénoncer ce genre d'acte, alerter de ce qu'il se passe.
À Rennes, plusieurs agressions ont été récemment relayées par la presse locale. L'une d'elles ressemble à celle qu'a vécue Arthur, qui s'est déroulée la veille et racontée à nos confrères de Ouest-France.
Sur les réseaux sociaux étudiants, des messages fleurissent, avec des appels à ne pas rentrer seul et à éviter le centre-ville historique.