Après près de deux mois d'investigations, la Brigade Motorisée de la gendarmerie de Saint-Malo a rattrapé un scootériste de 42 ans flashé 155 fois depuis juillet 2015. Potentiellement, le Malouin pourrait se voir infliger 156 points de retrait de permis et une amende de 7020€.
Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter.
Notre politique de confidentialité
"Le cas n'est pas unique en France mais c'est la première fois en Bretagne à ma connaissance" explique l'un des responsables de la Brigade Motorisée (BMO) de Saint-Malo.
Les gendarmes alertés par le Cacir de Rennes
C'est le Cacir (Centre automatisé de constatation des infractions routières) basé à Rennes, qui alerte la BMO de Saint-Malo en mai dernier. La cellule spécialisée dans les multirécidivistes au sein de ce centre de traitement où convergent tous les clichés des radars fixes et embarqués de France, a repéré depuis longtemps un motard sur un scooter 125 cm3, qui depuis juillet 2015 a été flashé 112 fois par deux radars entre Saint-Malo et Ploubalay. Toujours pris par l'avant, le contrevenant n'est pas identifiable.
Mission est donc confiée à la BMO de retrouver ce multirécidiviste qui jusqu'à présent n'écope d'aucune contravention et reste anonyme. Et vu le nombre de flashs, il semble le savoir et en profite.
Identifié par un scooter de prêt
C'est après plusieurs semaines d'investigations que le chauffard sera identifié. Les horaires des clichés indiquent aux gendarmes que le contrevenant réalise quasi quotidiennement un parcours professionnel entre Saint-Malo et Ploubalay sur la RD168. Entre mai et juin, le scootériste est de nouveau flashé 43 fois.
Or sur quelques clichés, le scooter pris n'est pas le même que d'habitude et celui là porte un logo reconnaissable. Cet indice permet aux gendarmes de remonter à une entreprise qui avait prêté un scooter à un Malouin, lors de la révision de son engin. L'homme de 42 ans est alors rapidement identifié puis convoqué lundi dernier à la gendarmerie.
Pas "un fou du guidon"
"Devant le radar de Pleurtuit, qui flashe dans les deux sens, et donc potentiellement par l'arrière, le Malouin faisait attention de ralentir. Mais le soir lorsqu'il rentrait chez lui vers 22h30 - 23h, il n'hésitait pas à passer en excès de vitesse, et de nuit, il ne pouvait pas ignorer les flashs" explique le gendarme.
"Pour autant, le motard n'était pas un fou du guidon. Sur 155 excès depuis juillet 2015, ceux enregistrés avant étant prescrits, 154 étaient entre 76 et 96 km/h pour une vitesse limitée à 70 km/h et 1 fois il a dépassé la vitesse autorisée de plus de 20 km/h.
Il était tout simplement pressé d'aller et de rentrer du boulot mais ce n'était pas une provocation de sa part. Il pensait profiter d'une impunité. Il nous a parlé d'une spirale dans laquelle il était rentré" précise le gendarme.
Retrait de 156 points et 7020 € d'amende ?
Le Malouin est convoqué au tribunal de police de Saint-Malo. Chaque infraction de moins de 20 km/h au dessus de la vitesse autorisée est normalement sanctionnée par la perte d'un point du permis de conduire et d'une amende de 45 € (2 points et 90 € d'amende pour l'excès au dessus de 20 km/h).
L'homme serait donc susceptible de perdre 156 points et d'écoper de 7020 € d'amende. C'est le tribunal qui en décidera mais le contrevenant n'ira certainement plus très loin avec ses 12 petits points de permis.