Dernier épisode de notre série consacrée aux forts de la baie de Saint-Malo. Aujoud'hui, nous partons visiter le fort national, construit en 1689 d'après les plans de Vauban. Puis, nous poursuivrons jusqu'à l'île de Cézembre qui bien que n'abritant aucun fort a longtemps eu une vocation militaire.
Parmi les fortifications qui ont défendu la cité corsaire des attaques maritimes, le fort national construit en 1689 sur ordre de Louis XIV selon les plans de Vauban, a connu bien des événements, comme notamment un duel de Robert Surcouf !
Classé aux monuments historiques en 1906, il a été acheté en 1927 par un industriel rennais, Edmond Bolleli. Ce sont encore aujourd’hui ses descendants qui l’entretiennent. Pour subvenir aux dépenses, la famille organise des visites de juin à fin septembre. Les 20 000 visiteurs annuels et les subventions permettent de maintenir le bâtiment à flot.
Direction l'île de Cézembre
Du fort national, direction Cézembre, un confetti de 18 ha à 2 milles nautiques de là. Aucun fort ici, pourtant Cézembre a toujours eu un rôle martial, puisque dès 1696, Vauban y installait six canons et 130 hommes pour participer à la sécurisation de la cité corsaire.2000 tonnes de bombes sur Cézembre
Durant la seconde guerre mondiale, environ 2000 tonnes bombes, dont des bombes au napalm, sont lâchées sur la seule île de Cézembre. Pourquoi un tel acharnement ? En août 1944, après 13 jours de siège, les alliés sont venus à bout de toutes les garnisons allemandes de la région malouine sauf celle qui occupe Cézembre. Un officier subalterne dirige les 400 hommes de cette unité. Malheureusement, il n'a pas le pouvoir de capituler. Ce n'est qu'au bout de 28 jours sous un déluge de bombes, que l'autorisation de se rendre lui arrive.Ces bombardements ont bouleversé à jamais la physionomie de l'îlot. Aujourd'hui encore, l'île est infestée de munitions. Exceptée la plage et son restaurant, elle est en zone rouge, c'est à dire un terrain militaire interdit aux visiteurs.
Cette absence d'intrusion humaine a eu une conséquence positive puisqu'elle a permis aux oiseaux marins (goélands, mouette, cormorans) de s'y implanter en toute sécurité et d'en faire un lieu de reproduction.