Damien Seguin le dit lui-même, il n'est pas un skipper comme les autres. Pas seulement parcequ'il est né sans main gauche, et a débuté la voile en compétition chez les valides. En Imoca, il porte haut ses ambitions, tout en voulant faire changer le regard sur le handicap.
Bien que multiple médaillé d'or en voile olympique, en handivoile, Damien Seguin a dû batailler pour pouvoir se lancer dans les circuits Figaro.
Quelques années plus tard, après une évolution de la législation, le skipper s'aligne pour sa deuxième route du Rhum, cette fois en classe Imoca.
Cette fois, pas de parcours du combattant pour faire accepter son handicap, il est né sans main gauche, c’est la qualification des 3000 miles en compétition qui font loi.
Sans surprise, Damien Séguin c’est qualifié. Et c'est avec les mêmes armes que les autres, si ce n’est une petite adaptation sur son bateau, qu'il traversera l'Atlantique.
Son Imoca, c’est l’ancien Comme un seul homme, d’Éric Bellion, ex-DCNS, qui a servi dans le film en solitaire, avec Guillaume Canet.
Il suffit de jeter un œil sur la bande annonce du film pour s'apercevoir que manier cette machine de carbone n’est pas une mince affaire.
Mais rien l’inquiète Damien Seguin, qui a l’habitude de surmonter son handicap dans un cockpit.
Tout jeune licencié en Guadeloupe, il s’est formé à la voile dans les mêmes compétitions que les valides. Jusqu’à intégrer l’école nationale de voile de Quiberon.
« Je sais ce que je vaux et je connais mes chances » dit Damien Seguin, qui cultive quelques ambitions pour cette Route du Rhum.
C’est le message qu’il fait passer lorsqu’il reçoit, régulièrement, des jeunes sur Apicil: « je suis un skipper pas comme les autres, parce qu'il manque une main, mais le but justement c'est de leur expliquer que je fais la même course que les autres».
À la ville, Damien Seguin est à l’origine de l’association Des pieds et des mains, qu'il parraine. Son objet est l'éducation sur le handicap via la mixité dans la voile.
Sur l’eau, c’est un compétiteur, et ses résultats en disent aussi long. Son objectif, c‘est le Vendée Globe dans deux ans.