Les ministres des Affaires étrangères des sept pays les plus industrialisés se sont réunis vendredi sur le thème de la lutte contre les inégalités mondiales, en l'absence remarquée du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
Les ministres se sont retrouvés dans la station balnéraire bretonne sous une pluie tenace, la France assurant cette année la présidence du G7.
Le numéro deux du Département d'Etat américain, John Sullivan, est présent, un niveau de représentation inférieur interprété comme un signe de l'indifférence américaine envers les instances internationales depuis l'accession de Donald Trump à la Maison-Blanche.
"Il y un proverbe en France qui dit 'mariage pluvieux mariage heureux' et donc je vais vous dire 'G7 pluvieux G7 heureux'", a lancé le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, déclenchant les rires de ses homologues, à l'ouverture de la réunion.
Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, accueille son homologue italien, pour la réunion préparatoire au #G7 à #Dinard pic.twitter.com/oQDpI4AnF9
— Pierre Momboisse (@Pierre_Mo) April 5, 2019
Absence de Mike Pompeo
Les ministres arrivaient pour la plupart de Washington où se tenait jeudi une réunion de l'Otan, à l'exception notable de Mike Pompeo, retenu à New York par une rencontre avec le président de la banque Goldman Sachs."Nous allons tous regretter qu'il ne soit pas là aujourd'hui avec nous mais son très compétent adjoint est là", a observé la ministre canadienne, Chrystia Freeland, devant des journalistes.
"Bien sûr les Etats-unis sont très importants mais on a déjà discuté d'un certain nombre de choses avec Pompeo ces derniers jours. Nous n'avons aucune raison de penser que les Etats-Unis ne sont pas impliqués dans le format du G7" a affirmé le ministre allemand Heiko Maas.
John Sullivan remplaçait déjà Mike Pompeo lors du G7 des Affaires étrangères sous présidence canadienne en 2018, a renchéri une source diplomatique française.
Mais l'absence du numéro un de la diplomatie américaine est interprétée une fois de plus comme le signe d'un désintérêt croissant des Etats-Unis pour les instances internationales et de leur recentrage sur leurs propres enjeux nationaux.
La lutte contre les inégalités
Le fiasco du dernier sommet du G7 en juin 2018 au Canada, dont le président Donald Trump avait refusé de signer la déclaration finale, sur fond de guerres de tranchée commerciales, est aussi encore présent dans toutes les têtes.Les sept ministres vont se pencher durant deux jours sur la lutte contre les inégalités mondiales, thème central de la présidence française du G7, ainsi que sur les ingérences étrangères dans les démocraties et les crises régionales.
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— France Diplomatie?? (@francediplo) April 5, 2019
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Ensemble pour aborder le thème des inégalités dans le monde.
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Ils vont aussi voir comment renforcer le soutien du G7 aux "opérations africaines de paix et à la lutte contrer les trafics au Sahel", a relevé Jean-Yves Le Drian.
"L'objectif est bien d'encourager un effort continu, y compris financier, sur le Sahel", a relevé une source diplomatique française, alors que la France est très engagée, avec 4.500 hommes, dans la lutte contre les jihadistes dans cette région.
Trois déclarations doivent être adoptées durant la réunion, sur la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes dans les conflits, sur les "comportements responsables" dans le cyberespace et sur les trafics au Sahel.