Municipales 2020 : Saint-Malo, ce qu'il faut retenir du débat

Les logements loués sur Airbnb, la bétonisation et la pollution dans le port sont les thèmes abordés lors du débat auquel ont pris part les candidats à la mairie de Saint-Malo : Jean Coudray, Gilles Lurton, Anne Le Gagne, Stéphane Perrin, Christine Bourquard, Alain Guillard et Philippe Miaihles.

Que faire contre les logements loués sur Airbnb ?

Derrière la carte postale de Saint-Malo, se cache la problématique des logements locatifs proposés sur des plateformes telles qu'Airbnb. Résultat, une flambée des prix de l'immobilier et des jeunes ménages et classes populaires obligés de quitter la ville pour se loger correctement.

Face à ce constat, Jean Coudray de la liste "Tous Malouins" (Divers droite) assure que "l'objectif est aujourd'hui d'accueillir des familles. Nous devons agir en ce sens". Mais il estime que le maire seul ne peut pas agir à grande échelle. "Nous avons besoin d'un cadre légal pour nous aider". 

Même discours pour Anne Le Gagne. "Aujourd'hui, Saint-Malo ne peut pas avoir d'action immédiate sur la taxe d'habitation sur les résidences secondaires ni sur les logements vacants. Il faudrait changer le décret" souligne la candidate de la liste "Saint-Malo au coeur des possibles" (divers centre).

"Nous voulons un tourisme raisonné pour privilégier la qualité de l'accueil des touristes qui viennent Saint-Malo. Le phénomène Airbnb pose des difficultés aujourd'hui. Sur l'intramuros, nous sommes partisans d'une mesure forte. A savoir limiter le nombre de logement loué à l'économie collaborative à un logement par propriétaire" propose Gilles Lurton, de la liste "Saint-Malo, notre lien" (divers droite).

Selon Christine Bourquard, candidate Europe Ecologie - Les Verts, "nous sommes passés d'une culture du partage, à une économie de la prédation. Il y a aujourd'hui un problème de logements qui ne sont plus accessibles pour les Malouins, ce qui repousse les actifs en périphérie. Nous devons proposer des formes alternatives au tourisme de luxe. Et s'orienter vers un tourisme plus vert, plus sportif". 

"Il n'est pas nécessaire d'avoir moins de touristes mais du "mieux tourisme". On peut faire un tourisme mieux diffusé dans la ville avec des quartiers qui sont moins mis en valeur. Le tourisme peut être plus responsable en s'appuyant sur des outils comme le projet de parc naturel régional qui est en train de se constituer. Actuellement, la ville de Saint-Malo fait le service minimum sur ce projet alors qu'il peut nous donner l'image d'un tourisme plus qualitatif" déplore Stéphane Perrin, de la liste "Saint-Malo, c'est vous !" (Divers centre).

"Le tueur du tourisme est Airbnb. Tout ce qui ne fait pas société, on doit s’en occuper avec de la taxation, des préemptions" estime Alain Guillard 

"Il faut protéger nos hôteliers. Les armes du maire n’existent pas. Seul l’état peut légiférer et imposer des contraintes, notamment en vérifiant les déclarations de revenus. Pour voir si les gens louent à haute dose leur appartement ou pas" commente Philippe Miailhes, liste "Rassemblement pour Saint-Malo" (Rassemblement National).
 

Le problème de la bétonisation 


900 permis de construction ont été délivrés en 2019, entrainant une forte bétonisation sur le territoire de Saint-Malo. 

"Les Malouins n'en peuvent plus, assure la candidate à la mairie Anne Le Gagne. Il va falloir redonner du souffle. Nous proposons de créer un atelier malouin d'urbanisme auprès du maire et des services pour redonner un récit urbain à cette cité. On ne trouve plus de cohérence aujourd'hui et on a l'impression d'une défiguration de la ville". 

"Il faut une rupture dans la politique de logement. Il faut reprendre la main sur l’urbanisation de la ville. Les jeunes veulent un logement avec un bout de jardin. Aujourd'hui, nous avons les moyens de construire des bâtiments plus végétalisés. Par cela, nous devons modifier le PLU" développe Gilles Lurton. 

Jean Coudray justifie quant à lui la bétonisation extrême de Saint-Malo ces dernières années par un besoin de "rattraper un retard. Nous avons fait en 6 ans ce qui aurait dû être fait en 16 ans. Si on souhaite limiter la rareté, il fallait bien construire, proposer aux Malouins de se loger. Mais d'une manière apaisée, si on revient à 600 logements par an, l'amélioration se fera sentir pour les Malouins".

"Il y a eu une enfilade de constructions immobilières faite sans penser à la qualité de vie dans les quartiers de Saint-Malo concernés. Nous devons retrouver la maîtrise du foncier pour lutter contre ça" estime Stéphane Perrin. 

Pour Christine Bourquard, "opposée au projet hôtelier des Nielles", "il faut densifier intelligement de la ville". 

De son côté, le candidat Alain Guillard pointe du doigt un constat : "entre 2011 et 2016, pour avoir un habitant de plus, on a réalisé 3,5 logements. Vous imaginez le gâchis. Une partie de ces logements sont vides, d'autres sont des résidences secondaires. Les clés de Saint-Malo ont été lâchées au promoteur depuis 6 ans voire plus. Face à cela, des procédés existent comme le foncier solidaire".

"Nous devons marquer un souffle face à la bétonisation, affirme Philippe Miailhes, candidat du Rassemblement National. Nous sommes opposés au grignotage du béton sur les terres agricoles. Mais nous sommes favorables au projet des Nielles car nous estimons qu'il offre 150 emplois pérennes pour Saint-Malo. Ce qui est très important pour nous". 

Comment gérer la pollution du port, situé en centre-ville ? 

De récents rejets d'ammoniac ont été constatés dans la zone portuaire située dans le coeur de Saint-Malo. La pollution, engendrée par l'activité de deux usines, inquiète des habitants vivant à proximité.

"Nous avons un port dans le centre-ville. Nous devons être fiers de notre économie et nos industries. En revanche, nous avons zéro tolérance sur le dépassement de pollution. C'est marqué noir sur blanc sur notre programme. La ville doit être partenaire de l'économie tout en défendant ses habitants" souligne Jean Coudray, de la liste "Tous Malouins". 

"Aujourd'hui, il y a une station à Rocabey qui permet d'identifier trois polluants, bientôt quatre. L'ammoniac en fera partie dès que nous serons élus. Ce sera le cinquième polluant qui sera identifié. Nous avons une obligation d’assurer une qualité de l’air et de l’eau à la population. C'est de la santé publique. C'est fondamental" selon Anne Le Gagne.

"Cela fait 5 ans que nous nous battons seuls sur cette question-là. Alors qu'aucun élu ne s'est positionné de manière claire sur le dossier" lance Alain Guillard.

"Nous pouvons nous appuyer sur ce qui va être mis en place sur le port de Saint-Malo avec le nouveau délégataire. Le port est propriété de la région. En termes de mesures de qualité de l'air et de mesures de transparence de l'information. Et étendons le à toute la ville. Le maire peut jouer un rôle de tiers de confiance" affirme Stéphane Perrin, de la liste "Saint-Malo, c'est vous !"

"Le stockage de l'engrais chimique est un problème lorsque l'on veut faire baisser les émissions de carbone" note Christine Bourquard. 

"Nous devons être exemplaires et nous avons un devoir de transparence sur cette question de la pollution. Le maire doit être en contact et intervenir auprès des entreprises concernées" développe Gilles Lurton.

Revoir le débat 


 

Situation Politique


C’est Jean Coudray (Divers Centre) l’actuel adjoint à la jeunesse qui sera tout de même le candidat de la majorité sortante. 

Mais l’électorat de la droite et du centre aura aussi le choix entre deux autres candidats : le député LR Gilles Lurton et la conseillère départementale centrise Anne Le Gagne. Deux candidats partis pour faire un binôme en début de campagne, mais qui sont finalement tous deux sur la ligne de départ.

A gauche, le chef de l’opposition sortant Stéphane Perrin (Parti Radical de Gauche) n’a pas pu faire le rassemblement. Christine Bourquard est à la tête d’une liste qui rassemble EELV, UDB, PS, Génération.S et la France Insoumise. Une liste "gauche citoyenne" est également présente et incarnée par Alain Guillard.

Philippe Miaihles, conseiller régional est quant à lui le candidat du RN. Il compte bien rentrer au Conseil municipal. En 2014, le mouvement de Marine Le Pen avait frôlé la barre des 10 %. 

Paroles de citoyens : au coeur des débats

Les téléspectateurs auront ainsi l'occasion de voir ou revoir les électeurs bretons d'exprimer devant la caméra sur leur vie quotidienne, leur ville, leurs attentes.
 


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Les listes aux municipales de Saint-Malo

- Christine Bourquard, liste "Saint-Malo cité verte et Solidaire" (Europe Ecologie-Les Verts)
- Philippe Miailhes, liste "Rassemblement pour Saint-Malo" (Rassemblement National)
- Jean Coudray, liste "Tous Malouins" (Divers droite)
- Anne Le Gagne, liste "Saint-Malo au coeur des possibles" (Divers centre)
- Stéphane Perrin, liste "Saint-Malo, c'est vous !" (Divers centre)
- Alain Guillard, liste "Saint-Malo autrement" (Divers gauche)
- Gilles Lurton, liste "Saint-Malo, notre lien" (Divers droite)
 
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