Pour les saisonniers, c’était tous les ans le même casse-tête, trouver un logement à un prix abordable dans les sites touristiques. L’an dernier, la Région Bretagne avait signé un accord avec les internats de Dinard et de Lamballe pour héberger les jeunes qui viennent prêter main forte aux campings, bars et restaurants de la côte. L’expérience est reconduite cet été et deux autres établissements ouvrent leurs chambres, à Saint-Malo et Dinan.
Sarah et Maëli s’activent sur la terrasse du "Pique à Bulot". Les deux jeunes filles débutent leur deuxième saison dans la restauration. "L’an dernier, j’étais dans un camping, là, on va dormir dans un vrai lit, ça change tout", se réjouit Maëli. Elles se sont installées dans une chambre de l’internat de Dinard. "On paye 9 euros la nuit parce qu’on partage la chambre. Pour une chambre seule, c’est 12 euros. Mais quand on est serveuse, c’est important de dormir dans un vrai lit ",explique Sarah.
Les deux serveuses avaient cherché un logement en ville, "mais comme c’est touristique, c’est compliqué, témoignent-elles. On avait trouvé des annonces, mais c’était des gens qui louaient à la semaine pour des vacanciers."
Sans cette chambre à l’internat du lycée hôtelier, elles n’auraient pas pu travailler. Selon l'INSEE, pour un poste de serveur ou de serveuse de restaurant, le salaire net mensuel moyen se situe entre 1.500 € et 1.700 €.
Quatre internats bretons ouverts pour les saisonniers
L’été dernier, une vingtaine de chambres de l’établissement avaient été proposées aux saisonniers. Cette année, il y en a 50. Et l’opération s’est élargie. Le lycée maritime Florence Arthaud de Saint-Malo met à disposition 27 chambres de son internat inoccupé durant l’été, pour y loger des travailleurs saisonniers. A Dinan, l’internat de Ker Siam ouvre également ses portes, et Lamballe et Dinard se mobilisent à nouveau.
Les employeurs versent 2 euros par nuit pour la location des chambres et se félicitent de ce partenariat avec la Région Bretagne. "Il faut que les saisonniers soient au plus près de leurs emplois, indique Pierre Lemarié, directeur de l’Umih côte d’Emeraude, nous avons besoin de main d’œuvre et pour cela, il nous faut les héberger."
À Saint-Malo, par exemple, chaque année, 2 500 emplois saisonniers, dont une majorité dans l’hôtellerie-restauration, sont nécessaires pour répondre à l’afflux des visiteurs.
Car l’été, la côte a aussi besoin de bras pour soigner, accompagner ou nettoyer.
Leïla, elle, est aide-soignante. Elle est venue pour la saison et a posé ses affaires dans une des chambres du lycée maritime. "Dans ce métier, les salaires ne sont pas très élevés. Je n’aurais même pas pu louer une place de parking au mois. Si je n’avais pas eu cette opportunité, je n’aurais pas pu venir. "
Alexandre tire sa grosse valise dans les couloirs et découvre sa chambre. "Une grande chambre pour moi tout seul." Lui, n'aura rien à débourser, son employeur a décidé de prendre l'intégralité de son hébergement en charge.
Un toit et un lieu de vie
Un peu plus loin, Sofian regarde les nouveaux équipements du foyer. Ce matin, des canapés, un baby- foot, une télé ont été installés. "C’est super, on a tout, frigo, micro-onde, cafetière… et cet endroit, ça va être un lieu de rencontres, de discussions avec les autres saisonniers."
"On a plusieurs amis qui logent aussi à l’internat, confie Sarah. Ce logement c’est l’occasion de profiter de la mer, de la plage, des copains." Car la vie de saisonnier, c’est aussi cela…