Depuis ce mercredi 20 mars, une cinquantaine d'établissements scolaires, principalement des lycées d'Île-de-France, ont été la cible de menaces terroristes et ont reçu une vidéo de décapitation. Trois établissements d'un même groupe scolaire de Saint-Malo ont été visés. Des mesures ont été prises.
"Le directeur de l'institution La Providence et les Rimains [qui regroupe trois lycées d'enseignement général et technologique privés ; NDLR], est venu déposer plainte ce jeudi matin. Nous avons transmis cette plainte au parquet" nous explique au téléphone le commissariat de police de la cité malouine.
Des établissements malouins concernés
Comme le révélait ce jeudi midi Ouest-France, trois établissements malouins sont parmi la cinquantaine de lycées visés par des menaces d'attentat terroriste en France. Ces menaces étaient accompagnées d'une vidéo de décapitation, "une vieille vidéo qui tourne depuis très longtemps sur les réseaux sociaux" selon le commissariat de Saint-Malo.
Ces messages ont été reçus en fin de matinée de ce mercredi dans ces établissements malouins via les Espaces numériques de travail (ENT) qui permettent, entre autres, aux lycéens, parents et enseignants de communiquer. Les auteurs des messages auraient piraté des adresses mail d'élève(s).
Suite à la réception de ces messages, la direction des lycées a décidé de prendre des mesures de vérification des établissements dès le mercredi après-midi, en l'absence d'élèves.
"Ce matin, nous avons assuré une présence policière aux abords des établissements ainsi que ce soir à la sortie des cours, surtout pour rassurer les élèves et leurs parents" précise le commissariat.
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Réaction du ministère de l'Éducation
Le ministère de l'Éducation a communiqué suite aux menaces reçues dans la cinquantaine d'établissements visés ce mercredi et jeudi. Il "condamne ces menaces graves", qui sont passées par l'ENT, boîte mail interne de l'école ou encore le site Pronote. Il "s'assure, par ailleurs, qu'il n'y a pas de compromission des réseaux du fait de l'envoi de ces messages".
"Des services d'enquête spécialisés sont mobilisés pour identifier le ou les auteurs", a ajouté le ministère, qui "propose un accompagnement psychologique à tous les enfants ou adultes qui ont visionné malgré eux les vidéos choquantes".
Des établissements de l'académie de Créteil (qui regroupe Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis
et Val-de-Marne), de Paris et une vingtaine dans l'académie de Versailles (Val-d'Oise, Yvelines, Essonne et Hauts-de-Seine) ont reçu ces menaces, ont indiqué les rectorats concernés.
Selon une source policière contactée par l'AFP, un message annonçant un attentat à l'explosif a été envoyé à au moins cinq lycées dans les Yvelines, mercredi soir et dans la nuit de mercredi à jeudi.
Plainte déposée par la région Île-de-France
La région Ile-de-France a annoncé avoir déposé plainte jeudi matin "au cyber-parquet de Paris suite à la création d'un site frauduleux visant à hacker l'ENT régional". La présidente de la région, Valérie Pécresse, dénonce "des faits d'une extrême gravité, qui appellent des sanctions exemplaires". L'ENT d'Ile-de-France a été suspendu.
Cyber attaque et cyber menaces terroristes sur les lycées d’Île-de-France : la région a saisi la police et la justice. Les brigades régionales de sécurité sont sur site pour aider à la levée de doute et à la sécurisation des sites. Je souhaite que les auteurs soient rapidement…
— Valérie Pécresse (@vpecresse) March 21, 2024
Le parquet de Paris a confirmé à l'AFP que sa section de lutte contre la cybercriminalité avait été avisée de deux plaintes concernant des cyberattaques au préjudice d'ENT parisiens et qu'une enquête avait été ouverte. Il ajoute qu'il "procède au rapprochement avec des faits similaires dont sont saisis d'autres parquets".
Ces menaces interviennent alors qu'une vague de fausses alertes à la bombe, près de 800, avait touché de nombreux établissements scolaires à l'automne 2023.
Une réunion interministérielle sur la sécurité des établissements scolaires se déroulait ce jeudi après-midi sous la houlette du Premier ministre, Gabriel Attal, en présence de la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, et du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti.