Le Grande Hermine quitte définitivement ce jeudi 10 septembre les quais de Saint-Malo. Une nouvelle vie commence pour le navire usine de la Compagnie des Pêches, qui a connu la Grande Pêche sur les bancs de Terre Neuve et de la Norvège. Le bateau a été vendu à une compagnie uruguayenne.
Ils sont nombreux sur les quais de Saint-Malo ce jeudi, pour dire au revoir une dernière fois à cet ultime témoin de la Grande Pêche, la pêche à la morue dans le grand nord. Il y a là, des Malouins, des anonymes et de nombreux marins, qui ont travaillé à bord du chalutier. C'est en effet une page qui se tourne pour la Cité Corsaire, avec le départ définitif du Grande Hermine, bateau emblématique de l'histoire de la ville.
Trente-trois ans de campagne de pêche
Le chalutier usine surgélateur de la Compagnie des Pêches de Saint-Malo, (ex-Comapêche), construit en 1985, était une usine flottante de quelque 60 mètres de long, capable de transformer chaque jour plusieurs tonnes de poissons en filets congelés. Pendant plus de 30 ans, trois fois chaque année, il partait durant de longs mois, avec ses 35 hommes de bord, pour pêcher la morue au large de l'Amérique du nord, sur les bancs de Terre Neuve notamment. Après la fermeture de ces zones de pêche en 1993, le navire malouin pêchait toujours le cabillaud, l'églefin ou le colin, mais au large des côtes norvégiennes.
Des marins émus sur le quai malouin
Nelson, chef-mécanicien uruguayen est resté à bord du navire usine depuis le mois de mars. Il était venu pour prendre en main le bateau, mais a dû y séjourner plus longtemps que prévu en raison de la crise sanitaire. C'est Bernard Jambon, mécanicien, qui s'est chargé de la passation avec Nelson et les autres marins uruguayens. Il a longtemps oeuvré à bord à partir de 1985, année de la première campagne du Grande Hermine, avant de s'en occuper une fois qu'il a été désarmé. Un Malouin particulièrement ému au moment de voir le bateau quitter Saint-Malo, mais heureux de le voir prendre un nouveau départ.
Acheté par un armateur uruguayen
Le bateau usine, remplacé par l'Emeraude, un chalutier de nouvelle génération, était à quai depuis 2018, après le retour de sa dernière campagne. C'est une nouvelle vie qui attend désormais le Grande Hermine. Acheté par un armement uruguayen, il quitte Saint-Malo pour rejoindre Montevideo, où il devrait se refaire une santé, être remis aux normes et réadapté avant de pouvoir servir à nouveau pour la pêche.