À Saint-Thurial, au sud de Rennes, les infirmières libérales bénéficient désormais d’un lieu pour se "décontaminer" à la fin de leur journée. La mairie a mis à disposition les vestiaires désertés du terrain de foot.
À Saint-Thurial au sud-ouest de Rennes, les infirmières libérales bénéficient d’un "sas de décontamination" avant de rentrer chez elles en fin de journée. La mairie vient de mettre à disposition les vestiaires du terrain de foot, désertés depuis le début du confinement.
"Leurs journées sont déjà suffisamment compliquées, explique le maire David Moisan. Alors si on peut leur épargner la crainte de contaminer leurs familles, c’est déjà ça. Le cabinet médical de la commune n’est pas équipé de douche. J’en connais qui se changent dans leur garage en rentrant chez elles, et qui interdisent à leurs enfants d’y mettre les pieds. Il fallait trouver une solution."
20 à 30 visites à domicile par jour
Séverine Boscher est l’une des infirmières libérales concernées. Elle reconnaît qu’avec 20 à 30 visites quotidiennes, les journées sont longues. "On a fermé le cabinet, dit-elle, le kiné et le podologue ne reçoivent plus de patients. On fait des soins à domicile traditionnels, avec de l’aide à la toilette, des injections, des prises de sang, des pansements etc."
"Pour l’instant, je n’ai pas croisé de symptômes de coronavirus. Mais pouvoir faire un crochet par un "sas de décontamination" avant de rentrer chez soi, c’est important. Et grâce au club, les vestiaires du stade de foot sont équipés d’une machine à laver et d’un sèche-linge."
Les anciens souffrent un peu plus d’isolement
Séverine Boscher raconte aussi que les patients qu’elle croise aujourd’hui, même s’ils ne sont pas touchés par le Covid 19, sont forcément plus angoissés que d’habitude, qu’elle fait à la fois de la "pédagogie sanitaire", avec des piqûres de rappel sur les gestes barrières, et beaucoup d’écoute aussi. Isolés, privés de sorties, de rencontres avec le club du 3e âge, des anciens ont parfois le moral qui chute.
Le Covid-19 va finir par arriver
L’infirmière ajoute évidemment que l’épidémie va finir par arriver dans le secteur. Et qu’avec ses collègues de Baulon, de Bréal-sous-Montfort, elles se relaieront alors pour assurer des tournées dédiées. "Il nous faudra des équipements spécifiques que l’on n’a pas encore."
Besoin d’équipements spécifiques
"Pour l’instant, on travaille en tenue de ville avec un masque chirurgical récupéré en pharmacie par exemple, mais on va avoir besoin de surblouses, de masques FFP2, de gants, de tabliers en plastique, de lunettes en plastique, de charlottes, etc. Et le gel hydroalcoolique va bientôt nous manquer." Les particuliers ou les entreprises qui ont ça sous le coude sont invités à contacter le cabinet au 02.90.01.69.54
Le maire en profite aussi pour ajouter que sa commune est en quête de médecins. Pour l’instant, Saint-Thurial ne dispose pas de généralistes. Mais une nouvelle maison médicale est en projet avec pour ambition d’en accueillir.
"On aura retenu la leçon, le cabinet sera notamment équipé d’une douche. En attendant, termine David Moysan, l'idée des vestiaires de foot en guise de sas de décontamination est une solution alternative qui pourrait être déclinée dans d’autres communes."