Secours. Comment sont gérés vos appels au 18 ou au 112 ? Plongée avec les pompiers au coeur du CTA/Codis, le centre de traitement d'alerte

Ils décrochent le téléphone en moyenne 600 fois par jour. A Rennes, les pompiers du Centre de traitement d'alerte réceptionnent vos appels au 18 et au 112 sur l'Ille-et-Vilaine. Et en évaluent l'urgence pour mieux dépêcher sur zone les moyens humains et matériels appropriés. Cet été avec la canicule, le nombre d'interventions est en forte hausse.

Une explosion dans une entreprise de mécanique agricole, un homme piétiné par un taureau, une femme de 74 ans qui fait un malaise…

Il suffit de rester quelques minutes seulement au Centre de traitement d'alerte (CTA) du SDIS 35, pour comprendre le quotidien de ces pompiers qui traitent 24h sur 24 les appels au 18 et au 112.

Comptez 600 coups de téléphone par jour, auxquels il apportent en moyenne en 90 secondes une réponse adaptée. Avec si l'urgence est fondée, l’envoi sur zone de moyens appropriés venus de l’un ou de plusieurs centres de secours du département. Il en existe 83 en Ille-et-Vilaine.

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Le quotidien du centre de traitement des alertes chez les pompiers d'Ille-et-Vilaine ©F3 Bretagne

Dans leurs locaux provisoires de la Caserne de Rennes/Beauregard, (qu’ils vont bientôt quitter pour la Plaine de Baud), deux équipes se relaient 24h/24 pour gérer l'urgence.

En journée, ils sont 8 : un chef de salle, son adjoint, et six opérateurs qui décrochent les appels de la population, et réceptionnent les remontées du terrain communiquées par leurs collègues en intervention.

"Nous les pompiers ne traitons que le secours d'urgence à la personne, les incendies, et les opérations diverses type inondations, fortes intempéries, souligne le Capitaine Goulven Troël, adjoint au chef du CTA/Codis. Si cela ne nous concerne pas, nous entrons tout de suite en relation avec d'autres services, comme le Samu, la Police ou la Gendarmerie."

Le premier maillon de la chaîne des secours

Après avoir été 17 ans pompier sur le terrain, le Sergent-chef Yann Beauvais travaille au Centre de traitement de l'alerte depuis maintenant 7 ans.

"Le moteur, dit-il, c'est toujours le souci d'aider les gens, de les rassurer dans un moment difficile, de leur apporter rapidement un secours approprié, de leur donner les premiers conseils. C'est valorisant. En fait, nous sommes le premier maillot de la chaine. Et c'est un plaisir de travailler en équipe. Ici, et avec les collègues en intervention".

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Yann ©F3 Bretagne

Pour déterminer quels sont les moyens humains et matériels à envoyer sur le terrain, quel centre de secours alerter, mobiliser, les pompiers du Centre de traitement de l'alerte s’appuient sur un logiciel très pointu. Qui leur fournit, en fonction de l’adresse et de la nature du sinistre, un premier calibrage qu’ils peuvent ensuite étoffer ou soulager quand les collègues arrivés sur zone leur fournissent les premiers éléments…

Avec la canicule, les incendies, le nombre d'interventions a explosé

Chaque année en moyenne, les pompiers d’Ille-et-Vilaine ( 650 professionnels, 3200 volontaires) interviennent 45 000 fois sur le département. Mais cet été, l’activité a explosé.

"Avec la météo caniculaire, les incendies, l’augmentation du nombre de malaises, nous sommes passés de 130 interventions par jour en moyenne à 160, 180, voire à 240 certains jours", explique le Lieutenant-Colonel Jérôme Guinard, le Directeur des opérations du SDIS 35

De jour, de nuit, les pompiers du CTA doivent donc faire face à un pic d'activité en restant vigilant. Au bout du fil, les gens réagissent différemment, souligne-t-il, Certains sont très très expressifs alors que l'intervention est plutôt mineure, et d'autres restent prostrés, ont du mal à s'exprimer, alors que la situation est très grave. A nous de rationnaliser pour déclencher les moyens appropriés."

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Lieutenant Colonel Jérôme Guinard, directeur des opérations du SDIS 35. ©F3 Bretagne

Parfois, les pompiers s'octroient une pause à tour de rôle pour se restaurer, ou s'entretenir quelques minutes à la salle de sport juste à côté. "Il faut maintenir la forme pour rester opérationnel, explique le Sergent Olivier Boyer, opérateur au CTA. Et nous avons aussi besoin de vider la tête et soulager les nerfs parfois mis à rude épreuve après des heures au téléphone avec les yeux rivés sur l'écran".

Et les pompiers d'en appeler au bon sens : "abuser des numéros d'urgence nuit gravement à ceux qui en ont besoin ! Les appels injustifiés polluent les lignes téléphoniques vouées à répondre à des urgences vitales. Et mettent des vies en danger, car ils allongent inutilement la file des requêtes en attente".

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