L'émotion est vive après l'agression par arme à feu dans un bus à Rennes survenue ce lundi 6 juin en fin de journée. Un fait d'une rare violence, qui survient quelques semaines après plusieurs agressions dans les transports en commun. Pour autant les transports rennais deviennent-ils moins sûrs ?
Des coups de feu, à l'intérieur d'un bus visant un adolescent de 15 ans, en plein centre-ville de Rennes. Les faits sont graves.
Certains Rennais croisés Place de la République aujourd'hui se disent inquiet :
"Avec ce qui c'est passé ça sera différent de prendre le bus", assure un jeune homme. "C'est surtout le soir que c'est craignos", renchérit une jeune femme.
Ce type d'agression fait malgré tout exception aux yeux d'autres usagers des transports en commun : "Personnellement, je n'ai jamais vécu d'agression dans un bus", "On est dans une ville assez grande, il y a des évènements particuliers qui peuvent se produire, un peu comme partout", "C'est vrai que les chauffeurs sont souvent pris à partie, ne serait-ce que verbalement. Je trouve ça odieux mais je n'avais pas vu jusque-là d'agressions ou quoi que ce soit."
Du côté des chauffeurs, difficile de travailler sereinement au lendemain de cette agression.
On a franchi un pallier dans la gravité des agressions.
Christian DemayDélégué CGT chez Keolis
Ces faits surviennent trois semaines après que les syndicats de Keolis aient déposé une alarme sociale pour engager des négociations avec leur entreprise, la ville de Rennes et les services de police.
A l'origine, la succession de trois agressions violentes dans les transports rennais :
- Samedi 30 avril, un bus est visé par un tir de fusil dans le quartier du Blosne.
- Mardi 3 mai, un chauffeur est agressé par un piéton qui le blesse au visage avec une bouteille en plastique.
- Mercredi 4 mai, une contrôleuse de titre de transport est menacé, une arme à feu factice braquée sur la tempe.
150 agression selon les syndicats
"On se rend compte qu'il y a une banalisation de la violence, assure Edouard Petit, délégué syndical CFDT chez Keolis. Ce sont des faits qu'on signale depuis plusieurs années. Il y a en plus une violence extrême qui avant n'existait pas. On est inquiets."
150 agressions à bord des transports en commun rennais ont été recensées depuis le début de l'année par ce syndicaliste.
"Il est difficile de comparer les données récentes aux années précédentes car les transports en commun ont été beaucoup moins empruntés pendant ces deux ans de crise Covid."
On ne constate pas d'augmentation notable du nombre d'agressions mais bien de la gravité des faits.
Edouard PetitDélégué syndical CFDT Keolis
Suite à cette agression, un conseil social et économique extraordinaire doit avoir lieu ce mercredi 8 juin en début d'après-midi au siège de Keolis.
Quels moyens pour sécuriser les transports en commun ?
À Rennes, près de 2 500 caméras surveillent les abords des stations, des quais ainsi que l'intérieur des bus et métro.
Depuis la série d'agressions en mai dernier, les polices municipales et nationales patrouillent régulièrement sur les lignes 9 et 13 du réseau. En plus des agents déjà présents en soirée, neuf agents de sécurité privés ont été déployés en journée sur les pôles d'échange principaux ainsi que sur la ligne 9. Ils peuvent être mobilisés sur les lignes C1 et C5 en cas de besoin.
Bientôt une police métropolitaine des transports à Rennes ?
Les syndicats demandent surtout la création d'une brigade de Police spécialement dédiée au transport comme à Nantes. La capitale ligérienne est la deuxième agglomération à mettre en place une police métropolitaine des transports en commun. Depuis un peu plus d'un an, une trentaine d'agents sont chargés de sécuriser tramways, bus et stations.
A Rennes, la demande a été transmise au ministère de l'intérieur au début du mois de juin. Mais il faudra attendre au moins jusqu'à septembre ou octobre pour avoir la réponse.
En attendant, les représentants syndicaux réclament un renforcement des patrouilles de la police municipale.
Que faire en cas d'agression ?
Le STAR rappelle que l’ensemble du réseau "met tout en œuvre pour accompagner les victimes". Un référent sûreté STAR est à leur écoute en contactant "INFOSTAR" au 09 70 821 800. La ligne est ouverte du lundi au samedi, de 7h à 20h.