VIDEO. Logement. Faut-il encore avoir peur du radon, ce gaz radioactif que l'on peut avoir chez soi ?

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Dossier : Eric Pinault, Bruno Van Wassenhove ©FTV

Il est incolore, inodore et très présent en Bretagne. Le radon est un gaz radioactif dont il faut se méfier, car sans qu'on le sache, votre logement peut en contenir. Mais quelques gestes simples peuvent vous permettre de vous en prémunir. On fait le point.

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Le granit fait partie de l’identité de la Bretagne. Si on le retrouve sur les façades des maisons, par exemple, c’est avant tout parce que cette roche est présente dans notre sous-sol. Et le granit contient du radon, un gaz qui est radioactif.
En avoir en trop grande quantité chez soi peut avoir des conséquences pour votre santé, notamment au niveau pulmonaire.

Une campagne de mesure

Marie-Thérèse Cakain habite la commune de Cardroc, en Ille-et-Vilaine, dont est la maire. Concernée par la problématique du radon, elle fait elle-même partie des habitants qui participent à une campagne de mesure dans les logements de la commune.
On lui a fourni un petit boîtier, un dosimètre " que l’on met sur une surface plane et qui sert à mesurer le radon dans notre habitation" explique-t-elle. Simplissime.
Une cartographie, élaborée par l’ Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire place la Bretagne en "orange", c’est-à-dire à "fort potentiel radon". Et 80 % de notre territoire régional est naturellement concerné, compte tenu de son sous-sol.



Présent naturellement et sans danger dans l'air ambiant, la concentration de radon dans un logement peut devenir problématique. " On reçoit nos petits-enfants, des amis, de la famille, il est donc important de connaître le niveau de radon que l’on a dans l’habitation" estime Marie-Thérèse.

Cancer du poumon


La concentration de radon se mesure en nombre de Becquerels par mètre cube d’air. Dans un logement, comme chez Marie-Thérèse Cakain, une aération quotidienne suffit.

Mais lorsque la concentration dépasse 300 becquerels par mètre cube d'air, et surtout au-delà de 1 000 Bq/m³, un confinement trop important du logement accroît les risques de cancer du poumon.

Le risque principal du radon, c’est chez les personnes qui fument, et qui fument de manière importante

Hervé Léna

" Respirer de manière répétée ce gaz faiblement radioactif peut avoir des conséquences sur le capital génétique de nos cellules bronchique" explique le pneumologue Hervé Léna. " L'accumulation va transformer une cellule saine en cellule cancéreuse, au fil du temps".

L’Agence Régionale de Santé attribue 20 % des décès par cancer du poumon en Bretagne à une exposition au radon dans les logements. Cela représente 200 victimes par an.

Pour autant, selon le pneumologue, le radon n'est qu'un facteur aggravant. " Le risque principal du radon, c’est chez les personnes qui fument, et qui fument de manière importante" affirme-t-il.

Ce mauvais cocktail multiplie par 20 le risque de cancer du poumon.

Diagnostic

C'est pourquoi la communauté de communes de la Bretagne romantique souhaitait mesurer le radon sur son territoire. Comme Cardroc, 17 communes sur 25 figurent en risque 3 sur les cartes géologiques. 

Et les résultats sur les premiers foyers sont plutôt rassurants. " Sur les 180 premières mesures, on a seulement une petite dizaine de mesures au-dessus du seuil de référence, qui est de 300 Béquerel" rapporte Mélanie Chesnais, cheffe du service énergie-environnement-transport de la CCBR. "Pour ces mesures-là, et notamment celle qui excédent 500 Bcq/m3, on va un peu plus loin en proposant un diagnostic plus poussé chez eux."

Une dalle fissurée, ou au contraire une maison trop isolée, pas assez aérée ou pas assez ventilée, " le diagnostic va plus loin, pour pouvoir proposer des solutions, souvent simples" complète Mélanie Chesnais.

(Avec Eric Pinault)

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