Le maire de Bovel ira jusqu'au bout, "jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme, s'il le faut". Son conseil municipal refuse que des compteurs Linky soient installés sur la commune sans l'accord des habitants.
Enedis a prévu de remplacer tous les compteurs électriques des Français d'ici 2021. Déjà 8 millions de foyers sont équipés. Mais certaines communes et certains particuliers font de la résistance. Entre 300 et 500 villes et villages ont pris des décisions visant à empêcher l’installation des compteurs Linky, ou demandant à Enedis plus d’informations avant d’accepter le déploiement de cette technologie sur leur territoire.
Au nom du respect de la vie privée
A Bovel, dans le Sud-Ouest de l'Ille-et-Vilaine, José Mercier, le maire s'oppose aux compteurs Linky. Au nom du respect de la vie privée et pour lutter contre l'intrusion de la publicité à la maison. Il refuse ainsi que les données collectées par Enedis soient communiquées ensuite aux grandes enseignes pour concocter des publicités ciblées en fonction des habitudes des familles, dans leur maison.Enedis ne s'en cache plus : l'entreprise, filiale d'EDF, compte bien monnayer le "big data" (mégadonnées) collecté : heures de réveil, durée des repas, temps de sommeil, départ en vacances, équipements électriques utilisés.... mais "avec le consentement du client" tient à préciser l'entreprise.
Combat judiciaire entamé
Le conseil municipal de Bovel a voté une délibération refusant les nouveaux compteurs mais elle a été annulée par le Tribunal administratif de Rennes. Motif: les compteurs électriques ne sont plus de la compétence de la commune.Ce à quoi le maire de Bovel, épaulé d'un cabinet d'avocats, répond : "certes, nous n'avons plus la compétence sur les compteurs, mais nous en sommes toujours propriétaires!" Et d'annoncer qu'il formait appel contre la décision du Tribunal administratif. Le maire du village de 600 habitants se tourne donc vers la Cour administrative d'appel, à Nantes.