Le Parlement Européen à Strasbourg, vote un texte visant à accroitre le pouvoir de négociation des producteurs de lait
Parlement européen : accord sur le lait
Après la crise du lait de 2009, le Parlement européen est arrivé à un accord hier à Strasbourg, afin de donner davantage de pouvoir de négociation aux producteurs face aux industriels. Il s'agit de préparer la fin des quotas annoncée pour 2015, et de garantir un équilibre sur les prix.
Suite à la crise du lait de 2009, l'Europe vote un texte pour donner davantage de poids aux producteurs dans les négociations avec les industriels. Cet accord doit également permettre de garantir des prix plus équitables pour le lait cru.
L'Union européenne s'est dotée mercredi d'une loi qui renforce le pouvoir de négociation
des producteurs laitiers face aux industriels, mais, selon ses détracteurs, elle ne permettra pas d'éviter les crises provoquées par la chute des prix.
Le compromis entériné mercredi par les eurodéputés permet aux Etats européens qui le souhaitent de rendre obligatoire le recours à des contrats écrits à l'avance pour les livraisons de lait, et d'autoriser les producteurs à mener des négociations collectives. Le texte est prévu pour accompagner la fin des quotas laitiers, annoncée pour2015.
A l'heure actuelle, les producteurs de lait ne savent souvent pas au moment de la livraison quel montant ils vont recevoir, les prix étant parfois fixés bien plus tard par les laiteries. En outre, les exploitants n'ont souvent guère le choix de l'entreprise de transformation, ou même du transporteur pour l'acheminement de leur lait cru.
Pour ne pas porter atteinte à la concurrence, une organisation de producteurs de lait ne pourra pas négocier à elle seule un volume supérieur à 3,5% de la production de lait européenne, et à 33% de la production nationale de l'Etat concerné. Des exemptions sont prévues pour les petits pays comme Malte, Chypre et le Luxembourg, où elles pourront négocier jusqu'à 45% de la production nationale.
"Cette législation ne va pas résoudre tous les problèmes du secteur européen du lait, mais j'espère que ces mesures vont aider à renforcer le pouvoir de négociation des producteurs laitiers", a estimé l'eurodéputé conservateur britannique James Nicholson, rapporteur du texte.
Il ne s'agit "que d'une étape", reconnaît également le conservateur français Michel
Dantin. "Nous n'avons pas encore trouvé la vraie solution et les vrais outils pour
sortir de la période des quotas laitiers", a-t-il admis. Pour le socialiste belge Marc Tarabella, il s'agit "d'un accord qui, s'il ne soulèvera pas l'enthousiasme, a le mérite de vouloir organiser la filière laitière".
Interviews :
- Michel Dantin, député européen conservateur (PPE)
- José Bové, député européen Europe Ecologie