Le patron de la Poste annonce enre autres, un gel de six mois de son plan de réorganisation. Les syndicats sont déçus
Le PDG de La Poste Jean-Paul Bailly a annoncé des "ajustements" dans les réorganisations en cours dans le groupe et "un grand dialogue pour améliorer la cohésion sociale", après deux suicides de cadres survenus en Bretagne.
M. Bailly a fait part de "quatre décisions importantes": "un grand dialogue au
niveau national et local jusqu'au 15 septembre, un cycle rapide de négociations
pour aboutir à un train de mesures concrètes d'ici le 30 avril, le report de six
mois du déploiement de l'actionnariat salarié et la nomination d'une médiatrice
de la vie au travail".
Le PDG, qui avait reçu l'ensemble des syndicats du groupe la semaine dernière
dans le cadre d'un "cycle d'écoute" entamé après le premier suicide d'un cadre
à Rennes le 29 février, a insisté sur la nécessité d'"adapter l'entreprise en renforçant
la cohésion sociale".
Ajustements
Il a indiqué qu'il pourrait y avoir des "ajustements" dans les réorganisations
et certains projets qui pourraient "trouver un calendrier plus détendu". Mais il
a rejeté l'idée d'une pause globale des réorganisations, insistant sur le fait
qu'il y avait "des centaines de projets en cours".
"L'entreprise ne s'arrête pas. Une entreprise de la taille de La Poste
ça se dirige en donnant du sens, en donnant du mouvement, pas en lui demandant
de faire une pause", a-t-il insisté.
Après le suicide en Bretagne de deux cadres du groupe, le 29 février et le 11
mars, les organisations syndicales avaient dénoncé à l'unisson un mal-être des
salariés, accusant les réorganisations, les suppressions de postes ou encore de
mauvaises méthodes managériales au sein du groupe, devenu il y a deux ans une société
anonyme à capitaux publics. Plusieurs syndicats avaient réclamé un moratoire des réorganisations au sein du groupe qui emploie quelque 240.000 personnes.
Ecoutez la réaction des représentants syndicaux en Bretagne, région récemment touchée par deux suicides