Sangliers morts: analyses au long cours

Des scientifiques demandent la publication des rapports d'autopsie et d'analyse.

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Morieux (22) des marcassins retrouvés morts sur in

Trois laies et cinq marcassins ont été trouvés dimanche matin dans l'estuaire du Gouessant, sur la commune de Morieux. Les algues vertes sont suspectées par des associations, même si les premières constatations ont conclues à une mort par étouffement à cause de la vase.

36 sangliers ont été découverts morts sur une plage de Morieux dans les Côtes d'Armor en juillet. Des analyses sont en cours pour connaître les causes de cette hécatombe mais pour les associations écologistes, ce sont bien les algues vertes qui sont en cause. On a d'ailleurs retrouvé de l'hydrogène sulfuré, gaz dégagé par les algues vertes en décomposition, dans les poumons de 5 des 6 premiers sangliers analysés.

Une lettre de 6 scientifiques

Six scientifiques ont demandé ce vendredi la publication complète des rapports d'autopsie
et d'analyse "pour pouvoir statuer de façon catégorique sur la cause de cette hécatombe d'animaux". Le communiqué est signé par Claude Lesné, médecin spécialiste des polluants aériens, qui dénonce depuis longtemps les dangers représentés par le H2S produit par les algues en décomposition, ainsi que par le vétérinaire Gaël Virlouvet, le biologiste Jean-Paul Guyomard, Françoise Riou, médecin de santé publique, le toxicologue Jean-François Narbonne et le toxicochimiste André Picot.
"Au vu des données fragmentaires fournies par la préfecture des Côtes-d'Armor, l'hécatombe de sangliers sur les vases gorgées de sulfure d'hydrogène (H2S) semble bien due à une intoxication aigüe par le sulfure d'hydrogène", écrivent les six scientifiques .
"Pour pouvoir statuer de façon catégorique, il faut disposer des rapports d'autopsie et des résultats des dosages de H2S dans les tissus pulmonaires. C'est pourquoi nous demandons que toutes les informations des rapports d'expertise soient rendues publiques, sans restriction", ont-ils ajouté.

Nouvelles analyses

Des analyses de l'air et de la vase vont être effectuées par Air Breizh et par l'INERIS. L'Agence Régionale de Santé et Lamballe Communauté poursuivent de leur côté l'analyse de l'eau. De nouvelles analyses toxicologiques vont aussi être faites sur quatre sangliers supplémentaires par le laboratoire de l'école vétérinaire de Lyon. Le laboratoire GemTox procède également à la recherche d'hydrogène sulfuré sur le cadavre d'un ragondin découvert en début de semaine. La Préfecture précise que la sécurité est assurée sur les plages du département. Les algues vertes sont ramassées dans les 24h qui suivent leur échouage. Seule la plage de Saint-Maurice à Morieux, où les cadavres de sangliers ont été retrouvés, est actuellement fermée au public par arrêté municipal.

Pas de certitude pour la Préfecture après les premiers résultats des analyses toxicologiques

La présence d'hydrogène sulfuré, ce gaz toxique issu de la putréfaction des algues
vertes, "est avérée" dans les poumons de 5 des 6 sangliers découverts morts le 24 juillet dans l'estuaire du Gouessant et qui ont été analysés. 

Toutefois, "il serait excessif de conclure de manière radicale que c'est l'hydrogène (H2S) qui a provoqué leur mort puisque l'un de ces animaux n'en présentait pas. Le H2S a pu contribuer à leur mort dans des proportions que je ne suis pas en mesure de vous dire aujourd'hui", a indiqué Philippe de Gestas, le secrétaire général de la préfecture lundi en fin d'après-midi lors d'une conférence de presse.

Sur les 6 animaux analysés par un laboratoire à Strasbourg, 2 présentaient une concentration très élevée de H2S: 1,47 mmg/kg et 1,72 mmg/kg, soit des doses supérieures à celle retrouvée chez un cheval mort en 2009 (1,18 mmg/kg) sur la plage de Saint-Michel en Grève (Côtes d'Armor) suite à un oedème pulmonaire dû au H2S.

Les associations environnementales accusent

Si la Préfecture n'a pas de certitude, pour de nombreuses associations environnementales, le doute n'est plus permis. "Le faisceau de présomption sur le H2S se renforce de façon assez claire", a estimé pour sa part Gilles Huet délégué général de l'association écologiste Eau et rivières de Bretagne, qui réclame la fermeture immédiate des plages où les algues vertes ne sont pas ramassées chaque jour.


 

Plainte de deux associations environnementales

La semaine dernière, les associations Sauvegarde du Penthièvre et Sauvegarde du Trégor ont fait réaliser, sous contrôle d'huissier, des analyses de la vase dans l'Estuaire du Gouessant, où 36 sangliers ont été découverts depuis début juillet.

Selon les deux associations, les relevés ont fait état de doses de gaz d'hydrogène sulfuré (H2S) largement supérieures à ce qu'elles devraient être. Le H2S est le gaz émis par les algues vertes en décomposition.

Les pistes
D'après les premières autopsies pratiquées sur 18 des 36 sangliers, la cause est bien d'origine toxique. D'après les premières autopsies, les animaux sont morts  d'emphysèmes , de congestions et d'oedèmes pulmonaires. Trois pistes ont été mises en avant dans un premier temps:

- le H2S, autrement dit l'hydrogène sulfuré produit lors de la décomposition des algues vertes, abondantes ce mois-ci sur les plages de Morieux.

- la présence de cyanobactéries dans les plans d'eau en amont. Ces micro-algues toxiques sont elles aussi la conséquences du traitement chimique des cultures. 

- un éventuel empoisonnement.

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