La cour d'appel de Rennes a confirmé ce mardi 22 janvier la culpabilité d'un homme de 66 ans condamné à Saint-Brieuc en 2017 pour des injures racistes. L'homme avait traité un enfant de 12 ans de "sale nègre", dans les allées d'un supermarché de Plérin (Côtes d'Armor).
La cour a confirmé la peine de 6 mois de prison avec sursis prononcée en première instance mais a annulé l'amende de 500€. En revanche, elle accorde une somme de 350€ de préjudice moral pour l'enfant et 1€ symbolique pour ses parents, ainsi que 1000€ pour leurs frais de justice.
"Casse-toi, sale nègre"
Le 10 février 2017, deux enfants métis en vacances avec leurs parents dans la région jouent au foot dans les allées du supermarché Leclerc à Plérin, près de Saint-Brieuc. L'aîné de 12 ans bouscule le retraité "qui cherche des ampoules". Il s'excuse mais le sexagénaire lui aurait dit "casse-toi, sale nègre". L'enfant est allé prévenir son père, qui a demandé une explication au retraité. Le ton est monté et ils ont été séparés par l'agent de sécurité du magasin.La famille a déposé plainte et quelques jours plus tard, l'homme est retrouvé grâce à sa carte de fidélité et à la vidéo-surveillance du parking, qui a filmé sa voiture. Il nie avoir insulté l'enfant et indique que "ces mots ne font pas partie de son vocabulaire".
Un précédent
En appel, devant la cour de Rennes, l'homme a réitéré ses dénégations. "Je suis venir dire que tout ça, c'est faux. Je ne suis pas raciste, je n'aurais jamais dit ça à un enfant. Je ne suis pas éduqué comme ça, j'ai habité dans un château", explique-t-il devant la cour. Il précise qu'il n'avait "même pas vu que les enfants étaient noirs" quand il a été bousculé dans le magasin.Mais, le passé ne joue pas en sa faveur. En 2014, il avait été attaqué par un automobiliste qu'il avait traité de "sale arabe". Le tribunal ne l'avait pas condamné à l'époque. L'avocat général, qui concédait que cette affaire "oppose la parole de l'un contre la parole de l'autre", avait dit "avoir du se pincer à plusieurs reprises au cours de l'audience" en écoutant les propos du prévenu. Il estimait que les victimes n'avaient aucune raison de mentir ou d'inventer cette histoire.
La cour a suivi ce même raisonnement, s'appuyant également sur le témoignage du vigile qui était intervenu dans le magasin.