"J'ai juste ce qu'il faut pour payer mon loyer", la galère du confinement pour Théo, étudiant en situation de précarité

« Les étudiants les plus précaires, vivant parfois loin de leur famille […] seront aussi aidés », a annoncé Emmanuel Macron dans son allocution du 13 avril. Pour ces étudiants aux finances déjà fragiles, le confinement a des conséquences dramatiques. Théo*, 23 ans, témoigne. 

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"Mon père me donne 600 euros pour mon loyer mais maintenant qu'il est en chômage partiel, c'est plus compliqué". Théo* le sait, il a de la chance d'avoir une aide financière de son père, mais son compte en banque est dans le rouge depuis le début du confinement. "On est à la mi-avril et mon solde bancaire affiche -90 euros. Heureusement que les découverts sont autorisés !" Confiné seul dans son appartement rennais, l'étudiant n'arrive plus à tenir son budget. 
 

Deux emplois suspendus

Théo est en licence de droit dans une université rennaise. En plus de ses études, le jeune homme avait deux boulots à mi-temps comme sources de revenus. Mais depuis le confinement, ces deux emplois sont suspendus pour le moment. "J'étais intérimaire dans le bâtiment, mais en ce moment aucune mission ne m'est proposée par mon agence. Et je suis aussi réserviste dans l'Armée de Terre, j'effectuais quelques missions par mois."

L'intérim lui rapportait 300 euros par mois, et les missions de l'Armée entre 100 et 150 euros supplémentaires. Un pécule non négligeable sur lequel Théo doit faire une croix pour le moment. 

Une fois mon loyer et mes factures réglées, il ne me reste que 80 euros pour passer le mois. 

Régime adapté

Pour rester en bonne condition physique du fait de sa condition de réserviste, il doit ingérer protéines et vitamines en quantité. Mais faute d'argent, il ne pourra pas s'acheter de la viande et des fruits comme à l'accoutumée. "Je n'aurais pas l'apport de protéines dont j'ai besoin d'ici deux jours et pourtant je ne suis pas en prise de masse, je suis en sèche".

Mais il a trouvé une solution pour éviter un manque trop important. "J'utilise une application anti-gaspillage qui propose des paniers à prix réduits. Pour 5 euros je peux avoir l'équivalent de 12 ou 13 euros d'aliments, c'est plutôt utile.

Pour l'heure, Théo compte sur son découvert pour s'approvisionner, en espérant que le déconfinement n'arrivera pas dans trop longtemps. 
 

Des aides financières

Théo est loin d'être le seul dans une situation de précarité, c'est pourquoi les universités mettent en place des aides financières.

Hélène Bougaud, en charge de l'épicerie solidaire de l'université Rennes 2, les détaille. "Depuis le confinement, notre activité sur le campus est stoppée, mais nous avons mis en place un dispositif de solidarité avec la Vie Etudiante : chaque semaine, les étudiants peuvent se faire rembourser 10 euros sur leurs courses alimentaires en nous présentant leur ticket de caisse."

En plus, la direction de l'université propose une aide d'urgence de 50 euros à destination des étudiants les plus précaires. En fonction des Unité de formation et de recherche (UFR), une seconde aide qui monte à 120 euros est également disponible. 

Les conditions de vie des étudiants de Rennes 2 ont fait l'objet d'une vaste étude interne à l'université. Parmi plusieurs critères de difficultés potentiellement rencontrées pendant le confinement, 13,6% des sondés déclarent qu'elles sont d'ordre financier. 

Selon cette étude, "un peu plus de 10% des étudiants ont déclaré être seuls pendant cette période de confinement. Les ⅔ sont avec leur famille et un peu moins d’⅕ est confiné avec d’autres personnes."

Le prénom a été modifié
 
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