L’équipe de Blue Observer poursuit son périple et nous a envoyé quelques nouvelles du bord. Après une escale aux Etats Unis et le chargement de flotteurs supplémentaires dans les cales du voilier, elle a repris la mer en direction de l’Île Saint-Hélène au large de la Namibie. Au programme : la poursuite du déploiement des flotteurs et des prélèvements microbiologiques. Mais la vie en "huis clos" à bord du bateau est, elle aussi, passée à la loupe.
Le déploiement des flotteurs pour la deuxième étape
La première partie de leur expédition en mer fut chahutée. Lors de la semaine d’escale à Woods Hole Oceanographic Institution aux Etats-Unis, l’équipage avait chargé 78 flotteurs avant de reprendre la mer direction l’Île Sainte-Hélène au large de la Namibie. Le chemin du voilier est rythmé par le largage des balises à des points GPS précis. Depuis Boston 23 flotteurs ont été déployés, dont le flotteur Deep l’un des plus importants. Sa particularité : il est en mesure de récolter des données sur les masses d’eau profonde des océans et le changement climatique et est jeté à l’eau avec son carton qui se dissout dans l’eau. A l’occasion Baptiste, le mediaman, a plongé avec le flotteur pour capturer ce moment.
Les coulisses à bord du voilier Iris
Le largage des flotteurs rythme le quotidien du bord, le credo : toute l'équipe participe à cette mission. Durant la nuit, les membres de l'expédition se relaient en quart, correspondant à trois heures, par groupe de deux. Lors de ces moments, ils veillent pour régler les voiles, faire un tour du voilier et surveiller les autres bateaux toutes les dix minutes environ. Aidé par un logiciel, le cap est déterminé grâce à un calcul du vent et de la vitesse pour diriger le voilier selon les coordonnées GPS des flotteurs à déployer. Durant la journée, chacun se concentre sur les autres objectifs de l'expédition en plus des balises: les prélèvements microbiologiques et la nouvelle mission d’observation des cétacés. Lors de l’escale à Woods Hole, l’un des membres de l’équipe a échangé avec Alessandro Bocconcelli, scientifique chargé d’étudier les mammifères marins. Le but : pour chaque mammifère croisé il faut suivre un protocole d’observation pour fournir des données à Woods Hole.
Les dysfonctionnements matériels
Sur un bateau, on est jamais à l'abri d'une panne. Ce fut le cas du désalinisateur installé à bord du bateau pour créer de l’eau douce. La machine constituée de pompes, doit enlever les particules de sel de l’eau de mer pour créer de l’eau potable. La production d'eau propre peut aller jusqu’à 50 litres d’eau par heure. Mais le système rencontrait quelques dysfonctionnements. Un autre problème rencontré concerne l’hydrogénérateur, créateur d’énergie à partir de la vitesse du bateau, qui ne fonctionnait plus correctement. Un des câbles était rompu dû à l’usure qu’il a fallu réparer rapidement.
La dimension humaine au coeur de l'expédition
Mais comment vivre trois mois enfermé en pleine mer dans un endroit exigu avec six personnes ? L’équipe partage des moments de loisirs : jeux de société, soirée film, observation du paysage…
C’est important de cultiver différents plaisirs et des moments de détente qui sont indispensables pour la vie du bord
Baptiste Langlois-Meurinne, mediaman
En parallèle, elle mène une mission humaine avec un ancien sous marinier, qui a travaillé dans les sous-marins atomiques. Il les aide à construire une approche scientifique de l’entente des équipiers en réalisant des interviews tous les 15 jours environ pour mesurer l’évolution du moral de chacun pour prévenir d’éventuelles crises ou angoisses. L’objectif est de rédiger par la suite un manuel qui servira aux prochaines expéditions pour que l’équipage se prépare mentalement à vivre confiné en pleine mer.
Sur la carte ci-dessous, chaque point représente l'emplacement d'une balise déposée par le voilier. 17 pour la première étape entre la France et les Etats-Unis et les 46 autres entre le continent américain et l'Ile Sainte-Hélène. Les autre seront déployées entre Sainte-Hélène et le Cap Vert.