"La fille de Brest" inspirée par Irène Frachon présentée au Festival de Toronto

L'énorme scandale sanitaire du Mediator, porté à l'écran dans "La Fille de Brest" et présenté ce mardi au Festival de Toronto, est avant tout "une histoire d'une femme très courageuse" dont le combat est au service de "l'intérêt général", selon sa réalisatrice Emmanuelle Bercot.

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Le film adapté du livre de la pneumologue Irène Frachon, "Mediator 150 mg, combien de morts?", attendu sur les écrans fin novembre, s'attaque au drame de ce médicament
coupe-faim qui a fait des centaines de victimes. 

"L'affaire du Mediator est la toile de fond du film, mais elle est emblématique d'un tas d'histoires qui arrivent", explique Emmanuelle Bercot dans un entretien à l'AFP. Tout juste sortie de l'avion, Emmanuelle Bercot raconte que son film est "surtout le portrait d'une femme exceptionnelle, tout en étant une personne très ordinaire, une pneumologue dans un hôpital de province à qui est arrivée une histoire extraordinaire par la seule force de sa détermination et de sa pureté".

La lanceuse d'alertes Irène Frachon, interprétée à l'écran par l'actrice danoise Sidse Babett Knudsen (Borgen, L'Hermine), "n'a jamais été animée pas des intérêts personnels, mais a toujours agi par empathie pour les victimes". Après avoir vu le film, chacun devrait "faire comme elle, de ne pas attendre sur le sofa que les autres règlent les problèmes" à leur place. "Il faut qu'il y ait des gens, des citoyens qui se battent contre toutes les malversations" quand l'Etat ou les politiques ont failli, car d'autres scandales arriveront. "Il existera toujours des gens qui voudront se faire de l'argent en dépit des dégâts provoqués sur les citoyens".

Le rôle essentiel des lanceurs d'alerte

"Les conflits d'intérêt, la corruption, existent depuis toujours et ça existera toujours malheureusement, mais ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas lutter contre". Le scandale du Mediator est resté, pour Emmanuelle Bercot comme pour tout un chacun, "un petit peu abstrait" car "j'écoutais ça comme j'écoutais d'autres nouvelles".

L'idée d'en faire un film lui a été proposée par ses productrices mais c'est quand "Irène Frachon me l'a racontée que cette histoire m'a accrochée". Grâce au Dr Frachon, "une personne très très vivante, très drôle, énergique, et qui a une façon très originale de raconter les choses", Emmanuelle Bercot "a pu rencontrer tous les protagonistes de l'histoire", comme le chercheur qui a aidé la pneumologue, interprété par Benoît Magimel. Pour le scénario et ensuite sur le tournage, Emmanuelle Bercot a vérifié et validé avec la pneumologue "qu'il n'y avait pas d'erreur et que nous étions fidèles à la réalité" pour "que le film soit irréprochable sur le plan technique"

La réalisatrice met en exergue le rôle essentiel des "lanceurs d'alertes comme Irène Frachon" pour éviter l'oubli trop rapide de scandales comme ceux du sang contaminé en France ou des hormones de croissance. "Je suis toujours ahurie de voir à quel point les gens oublient vite", mais heureusement "les lanceurs d'alertes restent très vigilants". Le Mediator n'était "évidemment pas la première histoire de ce genre, et il y en aura d'autres comme par exemple celle du Dépakine" et le risque élevé de malformations congénitales et de troubles neurodéveloppementaux (autisme, retards intellectuels et/ou de la marche) chez les bébés de femmes ayant pris le médicament. "Malheureusement une histoire chasse l'autre, nous sommes envahis de nouvelles, de médias et les gens oublient".

"Il n'y a pas encore assez de prise de conscience" des dangers potentiels des médicaments "même si une méfiance" s'installe (...) grâce justement a des affaires comme le Mediator", regrette Emmanuelle Bercot.




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