Des éleveurs du Morbihan sont partis de Ploërmel ce mardi matin pour rejoindre le mouvement des agriculteurs du grand Ouest contre le géant du lait Lactalis près de Laval (53).
Ce mardi c'est au tour des Morbihannais, avec les Normands, les Vendéens et les éleveurs du Maine et Loire, de prendre le relais des Mayennais dans l'action qu'ils mènent depuis ce lundi soir, à l'appel des différentes FDSEA, contre le groupe Lactalis près de Laval. Les producteurs de lait du grand ouest occupent en effet les abords du siège du géant du lait Mayennais. Mercredi les agriculteurs de trois autres départements bretons rentreront dans le mouvement. Si certains sont partis directement de leurs exploitations, un petit nombre s'est donné rendez-vous devant la Chambre d'Agriculture à Ploërmel avant de prendre la route de la Mayenne ce mardi matin. L'organisation prévoit que les manifestants des départements limitrophes se relaient dans la journée, jusqu'à la fin de la semaine, alors que les Mayennais sont chargés d'assurer une présence durant la nuit devant le site.
"Le leader Lactalis donne la tendance"
Marie-Andrée Luherne, productrice à Sulniac, près de Vannes avec son mari et ses enfants, confie qu'ils perdent actuellement quelques centaines d'euros par mois. L'exploitation familiale n'est pas affiliée à Lactalis, et vend son lait deux centimes de plus le litre, à une autre coopérative. Mais pour l'agricultrice, la crise est générale et Lactalis en tant que leader sur le marché du lait "donne la tendance" pour les prix. "S'il va dans le bon sens, il entraîne les autres, s'il va dans le mauvais sens comme en ce moment, avec la baisse, il entraîne aussi les autres." Il n'est cependant pas le seul dans le collimateur, ajoute encore l'agricultrice.
L'interview de Marie-Andrée Luherne, productrice de lait à Sulniac (56)