Une étude épidémiologique présentée mardi 28 novembre à Rennes le confirme : l'utilisation de graines de lin dans l'alimentation des vaches laitières augmente leur production de lait. Quantité, qualité mais aussi fécondité sont impactées.
Les effets des graines de lin sont multiples et variés ! Selon l'étude épidémiologique conduite par Thomas Meignan, doctorant à l'unité mixte de recherche Bioepar de Nantes et présentée mardi à Rennes, plus la quantité de lin ingérée par la vache est élevée, plus la production de lait augmente.
Chiffres à l'appui : les vaches ingérant 789 grammes de graines de lin par jour en moyenne voient leur production quotidienne augmenter d'un maximum de 1,3 kg de lait/jour. Effet qui augmente avec le nombre de vêlages. A contrario le taux de matière grasse du lait, lui, diminue avec l'augmentation des doses de lin et le nombre de vêlages (jusqu'à 89 grammes en moins par litre de lait).
Un intérêt économique certain
La fécondité des vaches est aussi impactée par leur alimentation. D'après l'étude, à dose réduite (27 grammes par jour en moyenne), le lin peut réduire de cinq jours l'intervalle entre le vêlage et l'insémination fécondante, qui dure habituellement 85 jours en moyenne.
L'étude, financée par Valorex, entreprise basée à Combourtillé (35) et spécialisée dans la nutrition animale, montre ainsi qu'il existe un intérêt économique à introduite le lin dans la ration des troupeaux, malgré le surcoût engendré par l'achat des graines. Le bénéfice optimal intervient entre 50 et 300 grammes de lin par jour et par vache.
1.200 troupeaux analysés sur une période de huit ans
Quelques 1.200 troupeaux et près de 2 millions de contrôles laitiers ont été analysés. Objectif de cette étude épidémiologique conduite par Thomas Meignan : évaluer les effets de la graine de lin sur la quantité et la composition du lait sur une période de huit ans, par rapport à un troupeau de référence qui n'a pas reçu de lin.
Pour parvenir à ces résultats, le chercheur a exploité des fichiers d'aliments contenant des graines de lin, fournis par Valorex et ses partenaires. Il a croisé le numéro de cheptel attribué à chaque troupeau, avec des bases de données nationales portant sur la qualité du lait, les inséminations artificielles ou les conditions de vêlage.
Thomas Meignan doit soutenir sa thèse le 31 janvier, sous la direction de Nathalie Bareille, professeure à l'Ecole nationale vétérinaire, agro-alimentaire et de l'alimentation Nantes Atlantique (Oniris). L'étude a en outre été soumise à des revues scientifiques pour publication.