Le groupement de distributeurs indépendants E. Leclerc a réaffirmé lundi son soutien aux producteurs, indiquant notamment être favorable à un fonds d'entraide ou à
une revalorisation des prix, après que plusieurs enseignes du groupe ont été la cible de la colère d'agriculteurs ce weekend.
Dans un communiqué, le distributeur indique avoir participé à toutes les réunions de travail sur la crise agricole auxquelles il est conviée, et "avoir déjà donné son accord de principe à des mesures de soutien".
Sur le porc, Leclerc se déclare en faveur de la "constitution d'un fonds d'entraide abondé par l'ensemble des professionnels du secteur, sous la seule réserve que le schéma soit validé par les autorités en charge de la concurrence".
De la même manière, "E. Leclerc ne s'opposera pas à un prix du lait supérieur au prix du marché, qui pourrait être fixé par l'Etat ou par l'interprofession, mais dans un cadre forcément agréé par les autorités de la concurrence", ajoute le communiqué.
Le groupement indique également avoir soutenu les achats ces derniers mois, aussi bien sur le porc que sur le lait, augmentant ses prix mais aussi ses volumes de commandes.
Lire aussi: A Fougères : le dialogue courtois entre agriculteurs et grande distribution
Il souhaite toutefois que cette revalorisation puisse profiter directement aux producteurs, rappelant qu'en 2015, l'enseigne avait déjà remonté ses prix d'achat, sans que les agriculteurs ne semblent en bénéficier en bout de chaine.
Sur la viande bovine, E. Leclerc fait ainsi savoir que depuis le 17 juin, il a acheté "plus cher que le marché, avec une hausse de 52 centimes/kg versée aux industriels". Il a ensuite constaté "que le surplus qu'il a payé (...) n'est pas durablement redescendu dans les exploitations".
Le distributeur se déclare également "disponible pour travailler à une réforme du système de cotation de la viande bovine qui est obsolète", et favorable à l'indication de l'origine des viandes composant les produits transformés.
Enfin, "pour soutenir la filière, E. Leclerc va en 2016 faire 3 opérations nationales sur les races à viande, ce qui permettra d'opérer un prélèvement de 12.000 têtes supplémentaires et aidera au soutien des cours".
Plusieurs hypermarchés Leclerc ont été samedi en Bretagne la cible de la colère des agriculteurs, qui traversent une crise sans précédent et réclament de meilleurs prix d'achat pour leurs produits.
Vendredi, le gouvernement a demandé aux enseignes, aux industriels et aux producteurs de faire des propositions concrètes et communes pour réformer le cadre des relations commerciales et empêcher de nouvelles baisses de rémunérations aux agriculteurs
en 2016.