Législatives : la crise agricole en toile de fond

Les agriculteurs lors du marché aux bestiaux de Ploërmel.
L'agriculture est un secteur d'activité majeur en Bretagne. Les prochaines élections législatives vont se dérouler alors que la crise agricole est plus que présente. Nous sommes allés au marché aux bestiaux de Ploërmel, à la rencontre des éleveurs et des acheteurs. Intervenants : Annie Rio, Secrétaire Marché Coral Sud Bretagne - Marie - Denis Fléjo, Commercial Marché Coral Sud Bretagne - Pierrot, Acheteur - Gilles, Eleveur - Yvan le Gouvello, Responsable Marché Coral Sud Bretagne

L'agriculture est un secteur d'activité majeur en Bretagne. Les prochaines élections législatives vont se dérouler alors que la crise agricole est plus que présente. Nous sommes allés au marché aux bestiaux de Ploërmel, à la rencontre des éleveurs et des acheteurs. 

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Le mardi après-midi à Ploërmel, les bêtes défilent sur le ring : c'est le marché aux bestiaux. Un rendez-vous né il y a 40 ans et durant lequel les acheteurs sont en concurrence. S'il y a de la demande, les prix montent. Un peu. 

Quand le marché s'est ouvert, Annie Rio était là. Elle a vu le bâtiment se monter, puis au fil des ans, le monde agricole changer. « Avant, les fermes avaient 5 à 10 vaches. Aujourd’hui, elles ont beaucoup grossi. Mais avant, les gens réussissaient à vivre et à élever leur famille avec leurs 5 vaches » explique-t-elle.

Depuis quelques temps, le secteur agricole est en crise. De son poste de secrétaire du marché, Annie voit et observe.

En ce moment, le prix du lait tourne autour de 320 euros alors qu’il coûte 350 à produire. La viande ne se vend guère mieux. « 3 euros le kilo la vache de réforme, 4 euros les races à viande. Et quand on voit le kilo de bœuf à 23 euros, non merci » détaille-t-elle.


Cinq fois moins d'exploitations

Au marché, les jeunes bêtes se succèdent. Le doigt sur le bouton pressoir, les acheteurs connaissent les chiffres et sont inquiets. Ils savent que l'an dernier, un tiers des éleveurs ont gagné moins de 350 euros par mois.

Entre deux cotations, éleveurs et acheteurs parlent parfois politique, de leur avenir, de la PAC, de leur temps de travail, des retraites trop basses. Tous voudraient des prix, mais aussi un peu de reconnaissance et de confiance.

"L’administration ne doit pas traiter les éleveurs comme des bandits parce qu’ils ont oublié une boucle d’oreille à une vache, ce n’est pas possible" explique le responsable du marché, Yvan Le Gouvello. Un autre ajoute, "c’est quand même l’agriculture qui nous nourrit et qui fait vivre bien des gens en Bretagne". Un éleveur fait en moyenne travailler entre 5 et 7 personnes.

Il y a 40 ans, quand le marché aux bestiaux de Ploërmel a ouvert, la Bretagne comptait 120 000 exploitations agricoles. Il n'en reste que 25 000 aujourd'hui…


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