Les pêcheurs bretons ont désormais à leur disposition des outils de sensibilisation à la biodiversité marine. Ce dispositif innovant mis en place dans le cadre du projet RESPECT est là pour les aider à concilier leurs activités avec la préservation de l'environnement.
"Le projet Respect est innovant par son ampleur, la variété des habitats et espèces sur lesquels il porte et les outils mis en place", assure Astrid Hirsch, chargée de mission au Comité régional des pêches et des élevages marins (CRPMEM) de Bretagne. Et c'est une initiative purement bretonne".
Biodiversité et pêche durable
Lancé en 2018 par le CRPMEM et les quatre comités de pêche bretons, le projet RESPECT entre ainsi dans sa phase concrète. Objectif : sensibiliser les pêcheurs professionnels aux enjeux de la protection de la biodiversité marine, en mettant en avant les principaux habitats et espèces remarquables des eaux côtières. Comme les herbiers de zostères, seules plantes à fleures marines, formant de véritables prairies sous-marines et hébergeant une importante biodiversité, mais également les mammifères marins dont le dauphin ou le phoque gris ou encore la nécessité de recycler les engins de pêche usagés.
55 % des eaux bretonnes sont classées en aires marines protégées : parc naturel marin, sites Natura 2000, réserves naturelles, etc. "Derrière cela, il y a une stratégie beaucoup plus globale de la filière pêche et même halieutique bretonne, qui est économique et sociale mais aussi environnementale" souligne Olivier Le Nézet, président du comité des pêches breton. RESPECT vient aussi valoriser les pratiques de pêche durable.
"Chacun doit faire sa part"
Parmi les outils mis à disposition des quelque 5.450 pêcheurs bretons : un site internet, un carnet de bord sur l'intérêt écologique des habitats pour les espèces ciblées par la pêche, une clé USB avec des données cartographiques environnementales compatibles avec les ordinateurs des bateaux. Et des petits films "faits par les pêcheurs pour les pêcheurs".
Il faut impérativement qu'on adapte nos pratiques et qu'on le fasse savoir
"On pressent déjà des attaques assez violentes contre la pêche" prédit, de son côté, Armand Quentel, président des commissions environnement du CRPEM et du comité national des pêches, évoquant également la décennie pour les océans (2021-2030) proclamée par les Nations unies. "Protéger les océans, précise-t-il, doit se faire selon une approche qui intègre l'ensemble des activités humaines. Le bon état écologique du milieu marin, d’où découle sa productivité, dépend de la prise en compte des perturbations venant de la terre et de la mer. Les pêcheurs en sont conscients, chacun doit faire sa part".