Les chauffeurs de camions et de taxis sont les premiers à subir les conséquences des problèmes d'approvisionnement en carburant des stations service. Perte de temps, baisse d'activité et même mesures de chômage technique, les conséquences économiques de la pénurie se font déjà sentir
A en croire les chauffeurs de taxi la situation sur Rennes est moins compliquée qu'en zone rurale du fait du nombre de stations essence existantes. Quoi qu'il en soit leurs journées sont, depuis près d'une semaines rythmées par les messages d'information sur le carburant disponible et les ravitaillements en cours. Pour les taxis comme pour tous les professionnels de la route, le carburant est le nerf de la guerre.
"Le week end dernier un collègue a dû refuser une course de Rennes à Nantes par peur de se retrouver en panne" témoigne Christophe Jan, le président du Groupement des Radios taxis rennais. En ce début de semaine il constate aussi que de nombreux chauffeurs de taxi ont préféré rester chez eux. Certains estiment que "l'on perd trop de temps à faire le plein et puis les gens sont agressifs".
Du côté des entreprises de transport routier le situation est déjà critique.
Des mesures de chômage technique envisagées
Le groupe Lahaye possède 650 camions qui parcourent 300 000 km chaque jour à travers le France et l'Europe. Pour faire tourner l'entreprise il faut au quotidien 90 000 litres de gazoil. Alors, quand il y a des problèmes de distribution c'est toute l'activité qui est chamboulée. En ce début de semaine les propres stocks de carburant de l'entreprise étaient presque à sec. Il a donc fallu rationner chaque camion en partance, 200 litres maximum. Les chauffeurs n'ont d'autre solution que de chercher sur la route une station ouverte qui veuille bien leur vendre du gazoil. Au petit bonheur la chance pourrait-on dire. Et le etour à la normal n'est pas pour tout de suite. Aucune livraison de prévue avant jeudi. Une situation qui commence à inquiéter le président du groupe qui envisage des mesures de chômage partiel si la situation n'est pas débloquée rapidement.Si nous ne roulons pas …la France s’arrêtera
Dans un communiqué de presse paru hier et titré "Si nous ne roulons pas …la France s’arrêtera" la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR) rappelle au gouvernement que les entreprises de transport routier sont les premières victimes économiques et sociales des blocages. Et de souligner que...La profession demande donc au gouvernement d'agir urgemment pour que les dépôts soient rendus accessibles et les acheminements organisés. Ils exigent également d'être prioritaires dans les livraisons de carburant. Sans cette prise en compte ils préviennent que leurs camions seront bientôt immobilisés dans les entreprises ou sur le bord des routes.si les camions ne peuvent plus rouler, c’est la consommation et la production qui cessent et c’est la France qui s’arrête