Le regard que pose Vincent Chapuis sur l'Île d'Ilur dans le Golfe du Morbihan est bienveillant. Apiculteur, paysan, il est le gardien de ce petit paradis. Sur Belle-Île, Pierre Jamet a photographié toute une partie de sa vie les habitants. Un travail et un témoignage émouvant sur une époque.
Cette semaine, Littoral sera insulaire. Partons à la rencontre de deux hommes qui chacun à leur manière, sont des amoureux de leur "île".
Vincent, lui est le couteau suisse de l'île d'Ilur dans le Golfe du Morbihan.Ilur est la seule île publique du Golfe du Morbihan, elle a été acquise en 2009 par le conservatoire du littoral. Cette île est déserte, un gardien écologue est chargé de l’entretenir toute l’année. Vincent Chapuis y mène une mission scientifique qui conjugue observation, prélèvement et protection de la biodiversité durable. Ilur est un cas unique, c’est un vrai laboratoire de développement durable dans le golfe du Morbihan.
Au début, quand j'ai commencé ce boulot, je me suis dit, est-ce que je vais savoir tout faire ? est-ce que je ne vais pas me lasser des allers-retours en bateau ? Je me rends compte qu'en fait pas du tout ! Chaque jour est différent par la polyvalence des tâches à faire puis quand on traverse le Golfe chaque semaine, franchement c'est un régal...
Mais le job de Vincent ne s’arrête pas là ! Véritable couteau suisse d’Ilur, il sort de ses attributions scientifiques pour se muer en éleveur de moutons, en apiculteur ou en paysan qui entretient le paysage. Pour autant, Vincent n’a rien d’un Robinson Crusoé, il a noué des relations de bon voisinage avec les propriétaires d’autres îles du golfe, et dispense volontier son savoir sur la richesse de cet environnement insulaire remarquable aux 15 000 visiteurs qui chaque année foulent le sol d’Ilur ...
Pierre Jamet, lui a été séduit par Belle-Île. C’est en 1929 qu'il effectue son premier séjour à Belle Ile en Mer et qu’il en tombe aussitôt amoureux. De 1930 à 1939, il est moniteur, puis directeur d’une colonie de vacances implantée à Grand Village. En 1945, il fait l’acquisition d’une maison à Belle-Ile qui va devenir son port d’attache. À 89 ans, presque chaque jour d’été, Pierre Jamet continuait encore le rituel d’une baignade quotidienne dans la crique du Yeyew, près de Bangor…
Tout au long de sa vie, Pierre Jamet a photographié avec humanité les paysans et les marins. Il a posé son appareil l’été sur les plages pour fixer des moments d’insouciance, quand les corps « lâchent prise ».
On voit dans les photos de mon père beaucoup de joie, d'enthousiasme, de dynamisme. Je pense que ça correspondait à son caractère et à ses goûts. Il y a en effet un certain nombre de photos de gens sautant, joyeux, riant, on peut dire que c'est un photographe de la joie de vivre même si son caractère n'était pas que joie de vivre...
Ces images illustrent alors cette période où la Bretagne découvre une mer, non plus uniquement nourricière, mais aussi source de plaisirs balnéaires. Les photos de Pierre Jamet sont esthétiquement fortes, humaines et tellement positives.
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