La protestation des lycéens et des enseignants contre la réforme qui va les concerner à partir de la rentrée 2019 ne cesse de gonfler. Concentrer jusqu'ici en région parisienne, à Lyon, Marseille et Toulouse, le mouvement pourrait s'étendre demain jeudi, et vendredi, en Bretagne.
Des dizaines de lycées en France, "environ 200 sur 4000", selon le chiffre du ministère de l'Education nationale, restent perturbés ou bloqués depuis lundi 3 décembre. Ils sont mobilisés contre les réformes du gouvernement dans l'éducation: la réforme du lycée, dans l'enseignement général et professionnel, et la réforme controversée d'admission à l'université, avec la plateforme Parcours sup.
Plusieurs centaines à Saint-Brieuc
A Saint-Brieuc ce mercredi matin, une centaine de lycéens s’est rassemblée à 8h, devant le lycée Freyssinet. Pas de cours pour eux, aujourd’hui, leur objectif étant de bloquer le lycée.Certains ont jeté quelques œufs sur les policiers venus surveiller leur action. Les pompiers ont également dû intervenir pour éteindre une poubelle en feu.
Les protestataires sont ensuite repartis, entamant une marche dans le centre-ville de Saint-Brieuc. Leur cortège a fait le tour des lycées publics de la ville. Au fur et à mesure, les effectifs du cortège ont grossi. Avant de se disperser, entre 400 et 500 élèves étaient réunis.
La réforme en question
Réactivée dans la foulée des "gilets jaunes", les protestations se concrétisent aussi à l'approche de la mise en oeuvre de la réforme du lycée: dès le mois de janvier 2019, les élèves de seconde vont devoir choisir les trois "matières" qu'ils conserveront en passant en classe de 1ère, en dehors du tronc commun à tous (français, philo, histoire-géo). Et l'une de ces matières, qui peut-être les maths ou la physique-chimie par exemple, devra être abandonnée en classe de Terminale.De leur côté, les enseignants regrettent de ne pouvoir conseiller leurs élèves dans leurs choix, disposant de peu d'information à leur communiquer. "Encore une réforme à marche forcée, et dans la précipitation", regrette Ronan Guillemot, professeur au lycée Joliot-Curie à Rennes, et représentant local du Syndicat national des enseignements de second degré ( SNES)
Des mouvements dans les jours à venir
Pour jeudi 6 et vendredi 7 décembre, des syndicats lycéens appellent à intensifier le mouvement par une "mobilisation générale" avec blocages d'établissements et manifestations."On n'est pas à l'abri de mouvements spontanés un peu partout. Vous savez, ça part d'un coup, le lycée se vide tout à coup" prévient Gwenael Le Paih, secrétaire général du SNES FSU Bretagne. Son syndicat a transmis des consignes aux enseignants pour "veiller à la sécurité des élèves s'ils vont sur la voie publique". "Et j'ai demandé hier soir solennellement à la rectrice d'académie de faire en sorte que les forces de l'ordre n'interviennent pas à proximité des lycéens".