Marches contre le "coup de force" de Macron : "la rue, c’est tout ce qu’il nous reste pour nous exprimer"

Ce samedi 7 septembre, une douzaine de marches étaient organisées en Bretagne pour dénoncer le " coup de force" de Macron. À l’appel de LFI, des écologistes, du parti communiste, mais aussi de syndicats étudiants comme l’Union Pirate, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues. Paroles de manifestants.

À Redon le rendez-vous était donné à 10 h dans le centre-ville. Un peu plus de 200 personnes ont répondu à l’appel lancé par plusieurs partis, associations et syndicats de gauche. Parmi elles, des jeunes, des familles, des retraités, venus dire leur mécontentement face à la stratégie politique menée par le président de la République depuis deux mois.

"Macron va pas nous Barnier"

Sur les quelques banderoles brandies ici et là, on pouvait lire "Macron nous prend pour des cons" ou encore "Macron va pas nous Barnier". *

Quant aux motivations pour descendre dans la rue, elles sont claires et homogènes :

"On estime qu’on a des choses à dire par rapport à cet été, et à la façon de faire de Macron qui nous a déroutés, explique une retraitée, qui estime finalement qu'"on est pris pour pas grand-chose".

Un peu plus loin, une autre manifestante dénonce un hold-up "on nous a volé nos votes, on ne nous a pas respectés en tant qu'électeurs".

Mais ces mobilisations vont-elle servir à quelque chose ? Cette habitante venue en famille ne se fait pas d'illusion : "on ne sera pas entendus", admet-elle. Pour autant, elle trouve essentiel d'être là : "C’est notre façon à nous de nous exprimer. La rue, c’est tout ce qui nous reste, c’est notre seul pouvoir".

Une mobilisation nécessaire pour porter le débat sur la destitution, selon Mathilde Hignet

Dans le cortège redonnais, se trouvait également la députée Mathilde Hignet. Pour cette élue LFI de la 4ᵉ circonscription d'Ille-et-Vilaine, la mobilisation est fondamentale pour l'action parlementaire : "C’est aussi important de voir qu’on a du soutien. Cela nous porte pour ce que l’on mène à l’Assemblée Nationale et notamment cette proposition de résolution que nous avons déposée et qui vise à avoir un débat démocratique sur la destitution ou non du Président, au vu de son comportement pendant les mois et semaines passées".

"Manifester, ça fait du bien. C’est l’occasion d’échanger des idées"

À Brest, ce sont les syndicats étudiants qui ont d'abord appelé à manifester ce samedi contre le coût de la rentrée scolaire. La marche initiée par LFI et autres partis, organisations ou syndicats de gauche se sont greffés au mouvement.

En début d'après-midi, ce ne sont pas moins de 3000 personnes (2700 selon la préfecure) qui se sont retrouvées dans la rue. 

Enora et Sterenn, 19 et 18 ans, étudiantes en prépa scientifiques, ont voté pour la première fois cette année lors des Européennes puis des législatives. "C’est la première fois qu’on vient manifester cette année, peut-être parce que cette fois-ci, on était directement concernée. On a voté et on se rend compte que ça n’a servi à rien. On s’y attendait, mais on est quand même déçues, ça ne nous empêchera pas de retourner voter. C’est important, c’est un droit que nous avons encore".

Liza et Gaidig, 15 ans, sont quant à elles venues manifester parce qu’elles s’inquiètent du profil du nouveau Premier Ministre : "Il a eu des idées dans le passé avec lesquelles on n’est pas du tout d’accord : il a voté contre la dépénalisation de l’homosexualité en 82. Alors ce n’est pas en 2024, ok, mais ce n’est pas rassurant."

Les adolescentes n'ont pas voté cette année, mais elles estiment nécessaire de se mobiliser : "Venir manifester, on a vu que ça n’avait pas changé grand-chose lors des retraites, mais ça fait du bien aussi. C’est l’occasion d’échanger des idées. Si tout le monde décide de venir, ça peut faire bouger les choses. En tout cas, on a hâte d’avoir l’âge de donner notre avis".

Tout ce qui s’est passé dernièrement c’est la démonstration que ce système ne fonctionne plus. Le Président a trop de pouvoir

Julien, 50 ans

Myriam, trentenaire, et Julien, 50 ans sont venus en famille avec leurs trois enfants, dont leur bébé de trois mois à peine. "On a l’impression de ne plus être représentés, que tout ça ne sert à rien et c’est grave cette sensation. Parce qu’on était nombreux à voter. Se sentir représenté en tant que citoyen, c’est la base dans une démocratie" estime Myriam.

Julien, lui, pense qu'il est temps de revoir tout le système : "Tout ce qui s’est passé dernièrement, c'est la démonstration que ce système ne fonctionne plus. Le Président a trop de pouvoir. Il faudrait peut-être changer le système de vote avec de la proportionnelle, et avec plus de place pour les débats comme en Allemagne, que le pouvoir soit moins vertical. C’est aussi ça que je suis venu réclamer aujourd’hui.

À Rennes, la marche a rassemblé environ 8 000 personnes. La préfecture, elle, estime le nombre de participants à 5 800.

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