Au vu du survol en avion du littoral breton, le Centre d’Etude et de Valorisation des Algues (CEVA), explique que la quantité d’algues vertes sur nos côtes est en hausse de 30 à 40%. La Préfecture indique, elle, que les ramassages d’algues vertes ont chuté de 40%. Qu'en est-il ?

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Il n’est pas question de faire une guerre des chiffres, nous ne regardons pas la même chose. 

explique Sylvain Ballu, chef de projet surveillance au Ceva.

Les algues vertes ramassées ne représentent que 2 à 3% de la totalité des algues vertes. Les communes ne s’occupent que des algues échouées en haut de plage, celles qui peuvent sentir très mauvais en se décomposant, voire s’avérer dangereuses à cause de leurs émanations de gaz. Sylvain Ballu parle d’un effort consenti par les communes face à une nuisance ressentie.
Car le ramassage a un coût, il mobilise des hommes et du matériel. Et puis, indique le chercheur, "il y a des zones où il est impossible de ramasser. Si le tapis d’algues est trop fin, on récupère plus de sable que d’algues. S'il y a des rochers, trop de vase, etc. Il y a des endroits où les algues ne sont jamais ramassées !"
 

Mais pourquoi cette baisse de 40% des volumes d’algues collectées ?


L’explication est en grande partie météorologique : il y a d’abord les tempêtes de l’hiver 2019-2020 qui ont dispersé en mer les petits morceaux d’algues vertes, les températures étaient très fraîches, pas du tout propice aux ulves. Au printemps, sur nos côtes, elles étaient presque absentes. En avril, en mai, pas la moindre algue verte en vue dans la baie de Saint-Michel-en-Grève, du jamais vu ! Le niveau le plus bas constaté depuis le début des études du Ceva en 2002 ! Un hectare couvert d’algues, contre 127 en moyenne.
Le printemps, c’est normalement la période où les communes ramassent le plus d’algues. La baie de Saint-Michel représente traditionnellement la moitié des tonnages d’algues ramassées. Là-bas, quand il y en a, les algues se voient et se sentent ! Mais cette année, pendant toute cette période, les engins sont restés dans les hangars. 
 

40 % d'algues vertes ramassées en moins, mais des disparités locales


16 700 tonnes d’algues ont été enlevées d’avril à fin septembre 2020, soit 40 % de moins que le tonnage moyen ramassé au cours des dix années précédentes sur cette période. 

La préfecture relève que "cette baisse des volumes recouvre cependant des disparités locales". Dans les Côtes d’Armor, la baisse est particulièrement spectaculaire : 8 700 tonnes, c’est 60 % de moins que les années précédentes. Le Finistère, lui, avec 8 000 tonnes d’algues, affiche une baisse de 30 % par rapport à la moyenne 2010-2019.

André Ollivro, du collectif Halte aux marées vertes, s’étrangle quand on lui parle des chiffres de la préfecture. "C’est sûr, si on ne va pas sur les plages pour aller chercher les algues, les remorques sont vides… mais c’est pas pour ça qu’il y a moins d’algues. Il n’y a qu’à regarder notre littoral !"
 

Pourquoi le Ceva annonce-t-il une hausse cette année ?      


En juin, les températures se sont adoucies, la lumière est arrivée et surtout, de fortes précipitations ont fait gonfler les cours d’eau et ont apporté aux algues leur nutriment préféré, les nitrates ! Et les marées vertes ont commencé. Sur les photos aériennes, le Ceva, centre d'études et de valorisation des algues, basé à Pleubian, dans les Côtes d'Armor, a constaté, au mois de juillet, 15 à 20 % d’algues vertes en plus que les autres années. Un surplus de 30% en août et sans doute 50% en plus en septembre.
 
Le Ceva qui observe les algues dans l’eau et au bas des plages a noté la présence d’algues sur 600 hectares de notre littoral, contre 437 hectares en moyenne chaque année entre 2002 et 2019.
Moins dans les bennes, mais plus sur les côtes, les algues vertes n’ont pas disparu et pourraient demeurer encore longtemps. Un taux de nitrate de 10 mg/litre d’eau serait nécessaire pour empêcher leur prolifération, il est en moyenne de 30mg/litre dans les cours d’eau bretons. 





 
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