A Coëtquidan, l'Académie militaire veut former des officiers militaires plus endurcis

Elles forment les futurs officiers de l'armée de Terre. Les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan deviennent l'Académie militaire de Saint Cyr Coëtquidan. Ce changement d'appellation accompagne une réforme de la formation qui vise à mieux préparer les élèves aux guerres de demain.

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Charles de Gaulle, le maréchal Mac Mahon, le général de Lattre de Tassigny, Charles de Foucault (devenu religieux par la suite) et, plus récemment, le colonel Arnaud Beltrame assassiné en mars 2018… Bien des grands noms sont passés par l’une ou l’autre des écoles d’officiers de Coëtquidan.

Fondée en 1802 par Napoléon Bonaparte, la première école d’officiers de l’armée de terre française s'installe définitivement sur le camp de Coëtquidan (commune de Guer dans le Morbihan) en 1959.

 

Trois écoles, trois types de recrutement

Les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan (ESCC), qui assurent la formation initiale des officiers de l’armée de Terre, se rassemblent désormais sous une nouvelle appellation : l'Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan. Celle-ci regroupe désormais trois écoles:

  • l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr (ESM): la voie directe, qui forme les Saint-Cyriens issus de classes préparatoires et appelés à devenir officiers de carrière,
  • l’Ecole militaire interarmes (EMIA): recrutement semi-direct, elle forme des élèves, anciens soldats du rang ou issus du corps des sous-officiers,
  • et une nouvelle école nommée l’École militaire des aspirants de Coëtquidan (EMAC): elle regroupe les officiers sous contrat encadrement, spécialistes et pilotes.

Académie militaire... L'appellation apparait aussi plus lisible, sur le plan international, au regard des académies américaines, comme West Point, ou britannique telle l’Académie royale de Sandhurst.

 

Stars du prochain défilé du 14 juillet

Annoncée en septembre 2020 par la ministre des Armées, Florence Parly, en déplacement à Guer, l'Ecole militaire des aspirants de Coëtquidan n'est pas vraiment nouvelle. Elle était jusque là connue sous le nom de 4e bataillon de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr et rattachée à la célèbre école. Elle forme en un an (et non plus huit mois), les officiers sous contrat et les étudiants de grandes écoles ou d'universités.

L'un des enjeux, aujourd'hui, est d'attribuer à cette école une identité à part entière. Les élèves officiers de l'EMAC auront désormais un drapeau et une tenue, qui seront présentés lors du prochain défilé du 14 juillet à Paris.

 

Affronter les chocs les plus rudes

Cette réforme est symbolique des objectifs que s'est fixé l'armée de Terre face aux nouveaux enjeux et aux conflits de demain.

La formation des futurs chefs militaires doit être adaptée à des conflits qui risquent d'être de plus en plus durs.

Dans la vision stratégique qu’il a livrée au printemps 2020, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major de l’armée de Terre, a décrit un contexte marqué « par l’incertitude, renforcée par de nombreux bouleversements  géopolitiques récents ». Autrement dit, il faut envisager le retour d’un « conflit dur » entre États. 

Ces conflits dits "de haute intensité" couvent à nos portes: en Lybie où les affrontements entre forces locales se sont transformés en conflit par procuration entre puissances, notamment la Russie et la Turquie. On peut citer l'escalade des tensions entre l'Ukraine et la Russie et les risques de guerre entre Pékin et Washington en mer de Chine et dans le détroit du Mozambique.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'armée française participe depuis plusieurs mois en Estonie à un exercice de guerre de haute intensité à travers un exercice baptisé Sprinstorm.
 

Une armée de terre durcie

« Nous avons besoin d'une armée de terre durcie prête à faire face à des chocs les plus rudes jusqu’à l’affrontement majeur et aptes à emporter la décision ».

Pour le chef d'Etat major de l'armée de Terre, cela passe par un niveau d’exigence encore plus élevé en matière de préparation opérationnelle. 

 

Gagner en "épaisseur humaine"

La nouvelle Académie de Coëtquidan a donc repensé son enseignement. Cette nouvelle approche dans l'apprentissage du commandement est structurée autour de quatre défis : l'autorité, l'intelligence, la combativité et l'humanité.

L’objectif c'est de gagner de « l’épaisseur humaine », en renforçant la réflexion morale, éthique et philosophique.

En outre, les élèves sont aussi entrainés pour s'endurcir physiquement via des manoeuvres sur le terrain dans des conditions difficiles et aussi proche de la réalité que possible.

Chaque année près de 600 officiers sortiront formés de l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan.

 

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