Les familles de Guidel et Calan concernées par une malformation des mains ou bras de leur enfant demandent des explications sur l'enquête en cours, lors de la réunion du comité d'orientation, ce jeudi 18 avril, en région parisienne. Elles veulent s'assurer que toutes les hypothèses sont étudiées.
Deux des familles de Guidel, dont l'enfant est né avec une malformation des membres supérieurs (agénésie), participent, ce jeudi 18 avril à côté de Paris, au Comité d'orientation et de suivi, créé il y a 6 mois. Elles y retrouvent notamment Emmanuelle Amar, la responsable du Remera, le registre des malformations en Rhône-Alpes.
L'observation de cette épidémiologiste de plusieurs cas de malformation dans l'Ain, similaires à ceux du Morbihan, avait poussé les familles morbihanaises à réclamer une enquête appronfondie concernant leur enfant. Une demande à laquelle le ministère de la Santé a répondu, à l'automne 2018, par la création d'un comité scientifique, accompagné d'un comité d'orientation auquel participent les parents.
Un groupe d'experts "indépendants" travaille en parallèle des scientifiques mandatés
"En 6 mois, le comité d'experts scientifiques s'est réuni une seule fois", souligne Emmanuelle Amar, que nous avons contactée. Son association a, quant à elle, mis en place un groupe de travail, réunissant six experts parmi lesquels un toxicologue britannique, spécialiste des malformations congénitales liées à des médicaments, deux spécialistes de l'eau potable, et un agronome spécialiste des pollutions liées à l'agriculture, Pierre Aurousseau. Contacté, ce dernier souligne le rôle d'aiguillon de son groupe de travail. "Notre objectif est d'énoncer des hypothèses pour obliger l'Etat à les étudier."
Deux pistes suggérées aux autorités sanitaires
Parmi les principales hypothèses formulées par le groupe, l'utilisation de pesticides durant les toutes premières semaines de grossesse des mamans concernées dans le Morbihan. "A cette période, on sait que les agriculteurs ont traité leurs cultures contre des champignons et des insectes particulièrement virulents".
Le groupe d'experts fait aussi valoir que les mères des enfants atteints de malformation à Guidel et à Calan, 20 kilomètres plus au Nord, auraient pu consommer une eau de robinet issue d'un même réseau d'alimentation en eau potable. "Dans l'Ain, les familles concernées sont aussi desservies par un même réseau d'eau", oberve Emmanuelle Amar. Une piste qu'elle souhaite voir étudiée par les services de l'Etat.
La réunion de ce jeudi 18 avril est l'occasion de savoir si ces hypothèses font partie des priorités du comité d'experts scientifiques mandaté pour enquêter.