Bébés nés sans bras : il y aura des investigations complémentaires uniquement dans le Morbihan

Pour connaître les causes des malformations, un comité d’experts vient de préconiser des investigations complémentaires, mais uniquement dans le Morbihan. Les familles ne sont pas satisfaites. Une quinzaine de cas ont été répertoriés dans l’Ain, en Loire Atlantique et dans le Morbihan 

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Les scientifiques chargés d'analyser les cas groupés d'enfants nés avec un bras malformé ont recommandé de mener des investigations complémentaires uniquement sur les cas situés dans le Morbihan, ont indiqué jeudi les familles concernées,"absolument pas" satisfaites de ces conclusions.
 

Rapport rendu public ce vendredi   


Le comité d'experts a écarté une nouvelle enquête dans l'Ain, concluant à "l'absence d'excès de cas" dans cette zone, ont rapporté les familles et associations, après la présentation du rapport final de ce groupe de scientifiques, dans les locaux de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) à Maisons-Alfort. Le contenu de ce travail mené depuis le mois de février doit être rendu public vendredi matin au cours d'une conférence de presse au ministère de la Santé.

 

 

Pas de prise en compte des cas signalés dans l'Ain


Plusieurs cas signalés dans l'Ain n'ont pas été pris en compte au motif que le registre des malformations de la région Rhône-Alpes ne prenait pas encore en compte  l'Ain aux dates concernées, a expliqué à la presse Emmanuelle Amar, responsable de ce registre, disant ne pas comprendre cette décision. "L'argumentaire ne tient pas. Il n'est pas possible de discuter avec quelqu'un qui supprime des cas au motif qu'on n'était pas là", a ajouté l'épidémiologiste, qui avait alerté sur l'existence d'une concentration de cas dans certaines communes du département de l'Ain.
 
Interview d'Emmanuelle Amar, La directrice du Registre des malformations en Rhône-Alpes, recueillie par France 3
 

"Des investigations jugées trop légères" par les familles


Les familles jugent par ailleurs trop "légères" les investigations recommandées dans le Morbihan, alors qu'elles appelaient de leurs vœux une "vraie enquête de terrain""Ils vont regarder s'il y a eu des essais de pesticides dans les champs alentours", mais ils n'exploreront pas la piste des produits de contrebande qui ont fait l'objet de saisies, a rapporté, Flavie Benizri, représentante de l'association d'aide aux familles Assédea. De même, le comité recommande d'analyser "la qualité de l'air et des sols" mais à partir des mesures déjà enregistrées, il n'y aura "pas de nouveaux prélèvements", a-t-elle ajouté. 
  

"Le lien de cause à effet impossible à trouver", regrette Isabelle Taymans-Grassin


"On attendait plus de réponses aujourd'hui, des hypothèses plus concrètes, des produits suspectés, mais rien", a regretté Isabelle Taymans-Grassin, maman d'une enfant concernée née dans le Morbihan. "Si je reprends les propos de la présidente du comité, l'imputabilité sera impossible à trouver", c'est-à-dire "qu'on n'arrivera pas établir de lien de cause à effet entre une substance donnée et la survenue des malformations chez les enfants", a-t-elle ajouté.
    

Comité d'experts pour déterminer les causes possibles de cas groupés d'enfants nés sans bras


Le comité d'experts scientifiques présidé par Alexandra Benachi, chef du service de gynécologie-obstétrique de l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine), a été mis en place en février pour déterminer les causes possibles de cas groupés d'enfants nés avec une "agénésie transverse des membres supérieurs" (ATMS). Cette malformation très particulière se caractérise par l'absence de formation d'une main, d'un avant-bras ou d'un bras au cours du développement de l'embryon.
  

Des cas groupés dans l'Ain, la Loire-Atlantique et le Morbihan


Plusieurs cas groupés de naissances de bébés touchés par ce type de malformations ont été identifiés ces dernières années en France : dans l'Ain (8 naissances entre 2009 et 2014), la Loire-Atlantique (3 entre 2007 et 2008) et le Morbihan (4 entre 2011 et 2013). En octobre, Santé publique France avait indiqué n'avoir identifié aucune cause pour les cas groupés suspects et avait estimé qu'il n'y avait pas d'"excès de cas" dans l'Ain. Mais les inquiétudes dans les régions concernées avaient poussé le gouvernement à lancer une nouvelle enquête, menée par Santé publique France et l'Anses.



 
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