La Bretagne regorge de trésors, de sites à découvrir et qui mieux que ceux qui y vivent pour nous servir de guide ? À Pont-Scorff, Christian Mahé est le directeur de l’Atelier d’Estienne qui chaque été propose des déambulations artistiques au sein de la petite cité.
Près de Lorient, en 1994 Pont-Scorff, s’est doté d’un centre d’art contemporain, l’Atelier d’Estienne. Chaque été, sont proposé des promenades artistiques au sein de la petite cité. Après "De la bande dessinée... à l’art contemporain", l’exposition est consacrée cette année au street art. "L’Art Chemin Faisant Imaginaires de Murs", ou, pour Christian Mahé, responsable de l’Atelier d’Estienne, la preuve que l’art urbain peut avoir toute sa place en milieu rural, dans une petite commune d’à peine 4 200 habitants.
Pour monter cette exposition, Christian Mahé a fait appel à Élise Herszkowicz, directrice de l’association Art Azoï qui œuvre pour la promotion et la diffusion de la création artistique dans l’espace public. Commissaire de l’exposition, dans son sillage, cinq artistes sont venus partager leur vision d’un art contextuel, audacieux et inventif. Depuis la place de la Maison des Princes, jusqu’au manoir de Saint-Urchaud, Christian Mahé nous guide dans ce parcours insolite mêlant nature et patrimoine bâti ancien.
L’Atelier d’Estienne et Romain Froquet
"Romain Froquet est l’artiste que l’on voulait mettre en avant, Elise et moi. Après lui, sont venus les autres. C’est lui un peu le point de départ de ce parcours qui débute à l’Atelier d’Estienne, et sur la façade d’une maison mitoyenne."
"Ce qui m’intéressait avec cette création, c’était de montrer qu’un centre d’art contemporain en milieu rural pouvait mener des actions avec le public local, en l’occurrence, là, le propriétaire de la maison."
"Pour réaliser cette fresque, Romain Froquet a repris les éléments autour de la maison qu’il a ensuite reproduite sur la façade du bâtiment."
L’ancienne Maison des Princes de Rohan pour Sébastien Preschoux
Au cœur de Pont-Scorff, la mairie est installée dans un bâtiment construit par la famille Rohan de Guéméné au XVe siècle. C’est dans cette vieille bâtisse que Sébastien Preschoux s’est installé pour laisser libre cours à son imagination.
"Mais son travail le plus important se trouve à l’intérieur de la mairie. Notamment dans les combles, où il a investi tout le lieu avec des fils fluorescents qui donnent naissance à des formes et des lignes. D’ailleurs, s’il devait y avoir un fil conducteur dans tout ce parcours, ce serait la ligne, le mot ligne."
Lek et Sowat le dédale d’un ancien blockhaus
"Ce sous-terrain d’un ancien blockhaus, date de la Seconde Guerre mondiale. Il a servi à héberger les blessés. C’était une sorte d’hôpital éphémère situé dans le quartier dit de La Montagne. C’est là que Lek et Sowat ont jeté leur dévolu. Le rapprochement a tout de suite été fait avec l’Hôpital éphémère, premier lieu de street art à Paris."
"Le duo d’artistes a l’habitude de travailler dans des lieux insolites. Il s’était fait connaître avec le projet Mausolée, une résidence artistique sauvage dans un supermarché abandonné de 40 000 m2 aux côtés d’une quarantaine d’autres artistes."
Le Trieur (Pink Room) et Christobal Diaz
"Historiquement, ce bâtiment était utilisé par les agriculteurs qui venaient y trier leurs graines. Depuis 2014, c’est devenu un lieu où on présente de la vidéo."
"Christobal Diaz est réalisateur. Il a notamment tourné un film sur le montage de l’exposition de Romain Froquet au Pavillon Carré de Baudoin, un autre sur Lek et Sowat. Tous les deux seront présentés dans la Pink Room."
Le manoir de Saint-Urchaud pour le collectif
"C’est la dernière étape du parcours. Le manoir de Saint-Urchaud a été construit au XVe siècle et appartenait à un charpentier de marine du temps de la compagnie des Indes. Il est devenu, le temps d’une exposition, un lieu de création ou tous les artistes de cette édition 2020 de l’Art Chemin Faisant se sont retrouvés pour travailler sur une œuvre commune."
'Ils avaient carte blanche et ils ont pu intervenir sur les murs, le sol, comme s’ils s’étaient retrouvés dans un lieu abandonné. Ça a duré deux jours, en totale improvisation. Sans aucune réflexion au préalable. Ils voulaient vraiment être in situ et créer. Le résultat est un enchevêtrement de lignes, de formes et de couleurs, le tout dans un manoir 'déglingos'."
L’Art Chemin Faisant est à découvrir gratuitement jusqu’au 20 septembre.