Attendu de pied ferme par les éleveurs porcins à Ploërmel (Morbihan) pour l'Assemblée générale de la Fédération nationale porcine, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll savait qu'il ne pouvait venir sans annonce pour calmer les éleveurs en pleine crise depuis des mois.
Dés le début d'après-midi, entre 80 et 100 producteurs de porcs bloquaient un rond-point près de l’hôtel du Roi Arthur à Ploërmel, où se tenait l’assemblée de la Fédération nationale porcine (FNP). Les éleveurs n'ont cessé ces dernières semaines de multiplier les actions de mécontentement envers la grande distribution et sa politique de prix d'achat trop basse du kilo de porc. Ils appellent le gouvernement à la rescousse, certains d'entre eux se trouvant dans une situation financière catastrophique.
Dès ce vendredi matin, le ministre prenait une mesure en signe de bonne volonté à quelques heures de sa visite. Un arrêté ministériel était publié au Journal Officiel, limitant les fortes promotions sur la viande de porc fraîche à deux mois par an, en janvier et en septembre, une mesure attendue par la filière.
Des mesures et un pacte porcin
Lors de l'assemblé de la FNP, Stéphane Le Foll a précisé que pour résoudre cette crise porcine aussi bien conjoncturelle que structurelle, il fallait surtout s'atteler "à ce que tous les acteurs de la filière partagent les mêmes objectifs et les mêmes engagements".Le ministre a annoncé des mesures pour mettre en oeuvre le suivi des pièces de découpe de la viande de porc qui sont souvent l'occasion de faire des ventes qui sont en dessous du prix de revient. Il a décidé de la mise en place d'une nouvelle enveloppe de prise en charge de cotisations sociales à hauteur de 5 millions d’euros. Elle viendra compléter les 4 millions d’euros déjà répartis et les 5 millions d’euros de fond d’allègement des charges financières qui ont déjà été consacrés à la filière.
Mais pour Stéphane Le Foll, même si l'objectif premier est d'arrêter l'hémorragie de la baisse des cours du porc, "il faut surtout travailler pour l'avenir et établir un plan stratégique "un pacte porcin" à discuter et à négocier d'ici l'automne". Il a précisé que des discussions étaient en cours pour mettre en place un fond afin d'aider les éleveurs à moderniser l'appareil de production.
Quant à la provenance de la viande de porc, il faut que l'étiquetage de la viande soit l'axe stratégique autour de l'origine française. Il est nécessaire selon le ministre que dans la grande distribution ainsi que dans les industries de transformation, "un produit d'origine française doit être identifié par un logo spécifique "le porc français", seule garantie contre ceux qui trichent".
Un lot de mesures que se devait de prendre le ministre devant les producteurs de porcs ce vendredi. Reste à savoir si tous les acteurs de la filière vont jouer le jeu. Les éleveurs attendent de voir.